A l’occasion du lancement de la campagne citoyenne autour de la 21ème conférence sur le climat que Paris accueillera cet automne, la FSU a interviewé Anabella Rosemberg, responsable des questions de développement durable à la Confédération Syndicale Internationale (CSI)


Quel rôle peuvent jouer les citoyens pour peser sur les décisions des gouvernements en matière de lutte contre le changement climatique ?

Lutter contre le changement climatique suppose de changer en profondeur nos modes de production et consommation. Il faut donc que les citoyens se mobilisent pour que ce changement se fasse avec eux. C’est d’autant plus important que le statu quo frappe déjà les populations les plus vulnérables sous forme d’inondations, sécheresses, perte de biodiversité. Le mouvement syndical ne peut pas rester à côté de ces questions car il doit façonner le nouveau monde du travail, pour qu’il soit plus juste mais aussi durable.
Les syndicats doivent peser sur les débats, en faire pleinement partie pour faire prendre en compte les besoins des populations et des salariés. Notre rôle consiste à faire un travail de sensibilisation mais aussi à être force de propositions.

La CSI milite en faveur d’une « transition juste ». De quoi s’agit-il ?

Nous avons la volonté de changer le monde pour l’améliorer. Nous militons pour que les activités humaines soient compatibles avec le progrès social et la préservation de la planète. Mais l’écart entre la production actuelle et celle souhaitée est tel que nous devons nous assurer que les salariés et les territoires soient accompagnés dans la période de transition.
Il faut penser la modication de nos modes de production en anticipant les conséquences sur l’emploi, en programmant des investissements durables pour permettre à chacun d’avoir un emploi décent, en menant des politiques actives du marché du travail. Certains emplois vont se créer, d’autres vont se transformer et d’autres vont disparaître. Il faut donc accompagner les salariés pour qu’ils retrouvent un emploi : cela suppose une politique forte en matière de formation professionnelle et de retour à l’emploi, un plan ambitieux de diversication économique des territoires et un renforcement de la protection sociale. Tous ces éléments sont constitutifs de la « transition juste » que nous voulons. Cette proposition est la composante indispensable d’une politique environnementale et climatique ambitieuse.