La FSU et ses syndicats (SNEP – SNES SNESUP – SNUIPP – SNUEP ) se sont adressés au ministre de l’Education Nationale concernant le recrutement des enseignants et des CPE.

Monsieur Xavier DARCOS
Ministre de l’Education Nationale

110 rue de Grenelle
75007 Paris

Les Lilas le 3 octobre 2008

Monsieur le Ministre,

Les discussions sur le recrutement des enseignants et CPE au niveau du master n’ont débuté que le lundi 29 septembre. Cependant, vous indiquiez dès le lendemain à la presse (AEF) qu’un « accord avec les syndicats sur la maquette des concours [qui] devrait déboucher dès la fin de la semaine ». Aucun document n’a été transmis à l’ensemble des organisations syndicales et chaque organisation découvre en séance des documents chaque fois différents. Nous dénonçons fermement à la fois le calendrier trop serré que vous imposez et la méthode de travail choisie. Nous considérons que des discussions sérieuses et transparentes, permettant à chaque organisation d’informer les collègues et de recueillir leurs avis, imposent que toutes les organisations disposent à l’avance et en même temps de l’ensemble des documents soumis à la concertation et que le temps nécessaire soit pris pour mener à bien les discussions.

Sur le fond, il ne nous apparaît pas sérieux de limiter les premières discussions aux seules maquettes de concours. A notre sens, elles devraient être articulées avec celles sur le master, les dimensions scientifiques « académiques », les formes diverses de pré professionnalisation et professionnalisation, les stages,.. en amont et en aval des concours. Si nous voulons que soit respecté le principe d’un recrutement par concours et que celui-ci soit de même niveau pour tous les ordres d’enseignement, cela n’implique pas un modèle unique pour l’ensemble des concours des premier et second degrés. La prise en compte des spécificités, et notamment celle de l’enseignement professionnel ou de celle des disciplines que vous avez affichée (Cf « objectifs et principes directeurs de la réforme du recrutement et de la formation des enseignants »); ne nécessite pas, en particulier, de limiter a priori le nombre d’épreuves à quatre pour tous.

Par ailleurs, cette réforme va nécessiter des mesures transitoires, celles qui ont été annoncées sont très floues et laissent les étudiants dans l’incertitude.

Enfin, face à une baisse des effectifs dès cette année en préparation aux concours et en Master 1, nous vous rappelons notre exigence de voir mises en place des aides attribuées sur critères sociaux ainsi que des pré-recrutements afin que la situation sociale des étudiants ne soit pas un frein à la poursuite de leurs études, que les futurs enseignants puissent émaner de la société dans sa diversité et de permettre l’élargissement du vivier des candidats aux concours.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de nos sentiments respectueux.