Une quinzaine d’entreprises de la région parisienne sont depuis le mardi 15 avril occupées par leurs travailleurs sans papiers.

C’est un fait sans précédent !

Ces salariés employés avec de faux papiers depuis de nombreuses années, et pour nombre d’entre-eux en toute connaissance de cause par leur employeur, ont tous des bulletins de salaire, paient des cotisations sociales et des impôts. Ils contribuent à la richesse de notre pays et le gouvernement fait mine de ne pas les voir, de ne pas le savoir.

La FSU salue et soutient ces mouvements qui posent de manière centrale la totale hypocrisie d’une réglementation de l’immigration qui a pour conséquence de maintenir encore plus sous la dépendance de leur patron les travailleurs sans-papiers sans régler aucun problème de recrutement dans les secteurs en tension où ces salariés travaillent.

En effet, aujourd’hui encore, des centaines de salariés employés avec de faux papiers font l’objet de licenciement ou sont purement et simplement jetés hors de leur entreprise sans aucun droit.

Des dizaines de milliers d’autres continuent à travailler avec des faux papiers, ou sans papiers du tout, la peur au ventre, à la merci de leur employeur.

Le gouvernement a reconnu explicitement qu’il existait 150 métiers en tension en France (circulaire du 20 décembre 2007) mais ne les a ouverts qu’aux ressortissants des dix nouveaux Etats membres de l’Union Européenne, au nom d’une politique démagogique ouvertement discriminatoire, injuste socialement, arbitraire juridiquement, et irréaliste économiquement

Le syndicat FSU au Ministère du travail, le SNU-TEF/FSU, a adressé une lettre ouverte à Xavier BERTRAND signée par 71 contrôleurs et inspecteurs du travail lui demandant d’ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux pour la régularisation de tous les travailleurs sans papiers. Depuis, ce courrier a été transformé en pétition de l’intersyndicale du Ministère du Travail signée par des centaines d’agents.

Il appartient à Xavier BERTRAND et à Brice HORTEFEUX de faire cesser ce scandale, cette hypocrisie, ce déni de droits envers des travailleurs qui sont présents dans des pans entier de l’économie française, en ouvrant immédiatement des négociations avec les partenaires sociaux et les associations de défense des travailleurs immigrés pour permettre leur régularisation, comme l’ont fait la Grèce, l’Espagne, l’Italie, sans que cela ne nuise à leur économie, bien au contraire !

COMMUNIQUE DE PRESSE FSU

Les lilas le 19 avril 2008