La journée mondiale de l’environnement, sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, est l’occasion de rappeler à la communauté internationale les engagements et les objectifs qu’elle s’est elle-même fixée lors de grandes conférences.


La journée mondiale de l’environnement, sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, est l’occasion de rappeler à la communauté internationale les engagements et les objectifs qu’elle s’est elle-même fixée lors de grandes conférences.

Le constat du PNUE est sévère car peu de ces objectifs ont été atteints et le cri d’alarme lancé à l’occasion de la conférence RIO + 20 paraît désespéré !

La France, pourtant toujours très volontariste dans le discours, connaît ses heures noires en matière de politiques environnementales depuis plusieurs décennies.

La mise en place d’une fiscalité écologique conséquente est renvoyée à un big bang fiscal pour le moins incertain. Le projet d’écotaxe est reporté sine die, et le gouvernement s’acharne à ne plus financer d’aucune façon les politiques environnementales sur le budget de l’Etat

Ainsi le Ministère dit de l’Ecologie, dans les faits la minuscule Direction de l’Eau et de la Biodiversité et la Direction de l’Energie, est qualifié de Ministère non-prioritaire pour justifier une réduction plus que drastique de ses moyens.

Et la transition énergétique est aussi en panne. Les budgets nécessaires à la rénovation des logements n’ont jamais vu le jour. L’Etat continue à supprimer massivement des postes et à couper dans les crédits de l’ADEME, pourtant l’un des rares acteurs publics œuvrant dans ce domaine.

Quant au projet de loi Biodiversité déposé par le Gouvernement à l’Assemblée, il est décalé par rapport aux enjeux à relever et incohérent dans sa conception de l’action publique pour avoir cédé par avance aux habituels lobbies. Sa construction ne paraît avoir été guidée que par l’opportunité de son financement par l’argent des redevances de l’eau. Dans un tel contexte, la question de la viabilité de la future Agence Française de la Biodiversité se pose.

C’est ainsi que finalement, il sera prélevé sur les budgets annuels des agences de l’eau (2,2 Mrds €), déjà insuffisants pour assumer les engagements de l’Etat sur la politique de l’eau et abondés à plus de 80 % par la seule facture d’eau, plus de 300 millions d’euros par an pour financer l’Agence de la Biodiversité et plus de 200 millions d’euros par an pour abonder le budget général de l’Etat.

Quant au projet de loi d’avenir sur l’agriculture, s’il cite l’agro-écologie, il se donne en réalité bien peu de moyens d’impulser une telle politique, notamment dans l’enseignement agricole, pourtant à la charnière de la formation des générations futures et des agriculteurs d’aujourd’hui.

Alors que la France s’apprête à accueillir la 21ème conférence des Nations Unies pour le climat, la FSU alerte sur l’urgence à faire des choix économiques et sociaux en conformité avec les objectifs d’un développement durable. Elle continue de porter ses exigences et propositions pour que cette journée mondiale de l’environnement, comme la prochaine COP21, soit l’occasion de donner le bon cap à l’action gouvernementale.

Les Lilas, le 05 juin 2014