Sans reprendre les excès des propos provocateurs qu’il a tenu au Latran et à Ryad, Nicolas Sarkozy, dans son discours à l’occasion de la visite du Pape, n’en a pas moins poursuivi son offensive contre la laïcité telle qu’elle s’est construite et institutionnalisée dans notre pays.
En ajoutant systématiquement l’adjectif « positif », Nicolas Sarkozy distille insidieusement dans les esprits l’idée que la laïcité aujourd’hui serait négative et qu’il faudrait la dépasser. Il montre ainsi qu’il n’a pas abandonné l’idée de bousculer cette valeur essentielle de la République, y compris en modifiant la loi de 1905.
En subordonnant la construction de la pensée à la dimension religieuse, en s’inscrivant dans une vision manichéenne du monde telle que développe, entre autres pour les Etats Unis Georges Bush, il ouvre la porte aux logiques politiques de la guerre des civilisations.
Tant dans ses dimensions internationales que nationales, cette idéologie occulte les responsabilités des politiques libérales dans l’aggravation des inégalités et de la pauvreté.
La volonté d’introduire les religions dans l’espace politique public vise à leur attribuer un rôle important dans le traitement des difficultés sociales.
La FSU rappelle que la première responsabilité du Président est de défendre les valeurs de la République dont la laïcité est un des piliers.
La FSU rappelle son attachement à la laïcité et qu’elle s’oppose à toute modification de la loi de 1905, loi de compromis qui a permis que se développe un espace public démocratique et laïque.
Elle réagira à toute tentative de modification de cette loi. Elle contribuera au maintien de l’unité des organisations laïques rassemblées à l’occasion de la pétition du début de l’année 2008.