Si le « sommet social » organisé par le Président de la République en écartant une partie du mouvement syndical a débouché sur des annonces plus importantes qu’initialement prévues, l’on reste très loin de ce qui est nécessaire pour faire face à la crise et des attentes exprimées à travers la mobilisation du 29 janvier.
Certes le Président a annoncé un certain nombre de mesures qui sont de nature à améliorer ponctuellement la situation de leurs bénéficiaires, en particulier ceux qui éprouvent le plus de difficultés. Certes il a esquissé des ouvertures sans effet immédiat par exemple sur le contrôle social des aides aux entreprises. Mais il a choisi en même temps de maintenir le cap de sa politique économique et sociale, refusant par exemple tout perspective d’augmentation des salaires ou de réduction des heures supplémentaires. Quant à la Fonction Publique elle a eu droit à une pensée mais à aucun geste concret : le Président et son gouvernement s’obstinent à maintenir les suppressions de postes, esquivant ainsi leurs responsabilités dans la lutte contre le chômage et la réponse aux besoins des usagers. Et si des rencontres sont bien prévues avec le ministre de la Fonction Publique le refus d’augmenter les salaires dans le privé laisse mal augurer de leur résultat.
Et l’on ne peut que constater aussi l’absence de toute prise en compte des revendications mises en avant par la mobilisation dans les Universités et la Recherche ; à la date où ces lignes sont écrites aucune initiative n’a été prise par le gouvernement pour négocier avec les organisations représentatives.
Lors de la réunion intersyndicale qui avait décidé de la date de mobilisation du 19 mars la quasi totalité des présents considéraient qu’elle serait en tout état de cause nécessaire. Les annonces présidentielles le confirment et la FSU sera porteuse de l’idée qu’elle doit largement rassemblée avec des modalités ambitieuses. Les déclarations unanimes des fédérations de fonctionnaires et de l’Education qui appellent à préparer grève et manifestations ne peuvent que nous encourager.
Gérard Aschieri