Communiqué FSU
Les Lilas, le 22 Juillet 2009
La FSU 59/62, mais aussi le MRAP par un communiqué du 17 juillet dernier, tout comme la Délégation régionale Nord-Pas-de-Calais de la Ligue des droits de l’Homme le 16 juillet font état de rumeurs persistantes quant à l’expulsion massive et collective de migrants dans les jours prochains et à plus longue échéance, à destination de l’Afghanistan, mais aussi peut-être de l’Irak, au moyen de charters franco-britanniques, et à la destruction des « jungles », zones où se regroupent les réfugiés.
Le sommet franco-britanique du 6 juillet dernier l’évoque clairement, il s’agit d’ « augmenter de manière significative le nombre de retours forcés d’étrangers en situation irrégulière et leur réintégration dans leurs pays d’origine ou de transit, notamment par le biais de programmes nationaux pour effectuer un nombre significatif de retours forcés d’étrangers en situation irrégulière de nationalités clés », autrement dit et en langage moins euphémisé à la sauce bureaucratique d’expulser un maximum d’Afghans ou d’Irakiens fuyant des zones de guerre et de persécution pour les y renvoyer.
Compte tenu de la situation présente en Afghanistan, où un rapport du Secrétaire Général des Nations Unies indiquait le 23 juin 2009 que plus de 800 civils avaient été tués en 2009, soit 24% de plus que pour la même période de 2008, expulser ces exilés signifierait pour eux un risque de mort en cas de retour. Ce serait une très grave décision que prendrait là le gouvernement français, au mépris des règles de l’asile les plus élémentaires.
Cette « mise en place de retours par voie aérienne conjoints au niveau européen » décidée par la France et le Royaume-Uni se ferait au mépris de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des Libertés fondamentales » qui interdit tout recours à des expulsions collectives d’étrangers, (article 4 du protocole additionnel n° 4 du 16 septembre 1963 intitulé « Interdiction des expulsions collectives d’étrangers » : « Les expulsions collectives d’étrangers sont interdites »).
La FSU exige que le gouvernement renonce définitivement à ces projets indignes de notre pays : expulser des étrangers qui fuient la guerre et les violences serait contraire à la dignité humaine et aux droits fondamentaux. Elle apporte son soutien à ses sections du Nord et du Pas- de- Calais et à tous les militants qui s’y opposent et que l’on prétend criminaliser pour leur lutte.