Communiqué FSU
Les Lilas, le 23 septembre 2009

Profitant de l’examen au Sénat de la loi sur l’orientation et la formation professionnelle, le rapporteur de la commission n’a pas hésité à déposer des amendements qui tranchent un débat et une concertation qui n’ont pas encore eu lieu.

En proposant d’étendre au public en formation initiale, les mesures prises pour les salariés et les demandeurs d’emploi, les parlementaires autoriseraient des organismes privés ou associatifs à s’occuper du décrochage, du suivi et de l’orientation des élèves, en lieu et place du service public et des personnels qualifiés de l’éducation nationale dont c’est la mission.

Les expérimentations lancées par M.Hirsch dans les établissements scolaires et la mise en place de Services d’Insertion Professionnelle dans les universités prévue par la loi LRU anticipent d’ailleurs déjà ces dérives en autorisant tout type d’organismes et de personnels, choisis sur projets, pour intervenir dans ces domaines.

Ainsi, sous couvert de lutte contre le décrochage scolaire, l’éducation nationale serait- elle dessaisie de sa mission en direction de ces publics en difficultés tandis qu’une nouvelle voie de relégation serait instaurée sous la forme d’un « SAS vers l’apprentissage » dès 15 ans, remettant en cause l’âge de la scolarité obligatoire. Ce nouveau dispositif s’ajouterait sans doute aux autres dispositifs tels que DIMA (Dispositifs d’Initiation aux Métiers par Alternance) et PIM (Parcours d’Initiation aux Métiers) qui traduisent déjà une politique de renoncement à une scolarité commune pour tous les collègiens.

Le rapporteur propose clairement de « casser » le service public d’orientation de l’Education nationale dont l’asphyxie est déjà bien avancée, en le transformant en une « Agence » du type du Pôle Emploi et en s’attaquant à la qualification et au statut des COPsy ainsi qu’au réseau des CIO.

La FSU s’élève vigoureusement contre ces propositions qui, en instrumentalisant l’orientation pour favoriser soit des évictions précoces soit une gestion des flux à courte vue, mèneraient à l’impasse les jeunes les plus en difficulté. Le suivi et l’aide aux décrocheurs passent d’abord par de meilleures conditions de scolarisation dans le cadre d’une véritable politique de lutte contre la difficulté scolaire.

La FSU défend une conception de l’orientation respectant le temps nécessaire au développement psychologique et social et à l’élaboration progressive de projets correspondant aux aspirations réelles des jeunes.

L’ambition de l’accès pour tous les jeunes à un niveau de qualification suffisant nécessite le recrutement de personnels qualifiés dans le service public d’éducation et l’attribution de moyens aux établissements.