Motion USTKE

Des syndicalistes de l’USTKE sont en prison en Nouvelle-Calédonie depuis le mois de juin 2009. Au cours de leur procès en appel qui a eu lieu le 25 août, le procureur a requis des peines allant jusqu’à 15 mois de prison ferme, notamment pour le président de l’USTKE.

Depuis deux ans, ce syndicat subit une très forte répression policière et judiciaire.

Le patronat local et l’Etat français cherchent à museler l’action de l’USTKE, en raison de sa mobilisation pour dénoncer une politique visant à minorer les droits des salariés et du peuple kanak.

C’est la liberté syndicale qui est très lourdement attaquée dans ce territoire d’outre-mer et c’est une stratégie de la tension qui se développe illustrée par la récente arrestation de cinq jeunes de la tribu de Saint-Louis, près de Nouméa.

La FSU a rencontré le collectif qui a été créé en Nouvelle-Calédonie pour la défense des droits fondamentaux et la lutte contre les discriminations (composé de partis politiques (Union Calédonienne, UCR, Parti Travailliste), de syndicats (USTKE, SLUA, syndicat d’étudiants), d’associations de jeunes des quartiers, du comité Rheebu Nuu…).

La FSU dénonce la répression syndicale dont fait l’objet l’USTKE et exige la levée des condamnations pénales, la libération immédiate des syndicalistes et et des jeunes emprisonnés.

Unanimité moins 1 abstention


Motion Gabon

L’annonce de la victoire d’Ali Bongo, fils d’Omar Bongo Ondimba, interpelle toutes les organisations qui suivent de près la situation en Afrique et la politique africaine de la France. Tout dans cette élection pose question, du processus électoral retenu à l’annonce du résultat en passant par la collecte des résultats des votes. Les récentes protestations d’une partie de la population qui ont été étouffées par l’armée gabonaise montrent que le résultat est loin de faire l’unanimité, y compris dans la population. Cette élection au Gabon montre toute l’influence que peuvent avoir les clans au pouvoir et l’Etat français sur les processus et les choix électoraux.Des phénomènes identiques sont à l’œuvre au Niger, en Guinée et des risques existent au Mali comme au Sénégal.

La grande spécialité de feu le président du Gabon « la politique du ventre », avatar local du clientélisme et de la corruption, a été largement utilisée lors des élections gabonaises par la plupart des candidats et a fait des émules depuis longtemps dans les autres pays auprès des populations confrontées à la grande pauvreté et qui voient leurs dirigeants vivre dans le luxe et l’opulence.

Face à cette situation, la France n’a pas changé de politique. Les « réseaux » sont toujours à l’œuvre, les accords militaires protègent les dirigeants au pouvoir et l’affairisme des grands groupes français « spécialisés dans les marchés africains » domine les choix et l’action politique qui abandonne complètement les populations. Depuis l’indépendance du Gabon, en 1960, la France est en effet massivement présente dans ce pays riche en pétrole et en uranium et n’a jamais cessé de contrôler les décisions fondamentales de sa politique.

Les moyens consacrés à la coopération au développement sont en chute libre, une grande partie des actions sont confiées à l’Agence Française de Développement qui a une vocation bancaire ou à des GIP spécialisés dans la gestion privée. Externalisation et privatisation sont les maîtres mots de l’action extérieure de l’Etat ! Pas étonnant dans ce contexte que les secteurs de l’éducation et de la santé soient particulièrement délaissés alors que ces droits fondamentaux sont aussi les leviers essentiels du développement d’un pays.

La FSU, qui défend les droits démocratiques partout dans le monde, s’indigne de cette situation et surtout du rôle joué par la France, qui décidemment ne rompt pas avec la « françafrique

La FSU attire l’attention des dirigeants français sur la lourde responsabilité qui est la leur dans la détérioration de la situation au Gabon. A force de vouloir figer le pouvoir gabonais aux mains d’un clan complice des intérêts transnationaux, la France s’aliène la majorité du peuple gabonais.

Le Peuple Gabonais et les Peuples d’Afrique francophone n’acceptent plus d’être dirigés par les puissances économiques qui font du Gabon un réservoir de ressources naturelles et de profits pour les entreprises, principalement françaises, en premier lieu Total.

La FSU demande le retrait des troupes françaises et la fermeture de la base militaire à Libreville.

Pour : 116 – Contre : 0 – Abs : 4 – Rdv : 1