La rentrée sociale se fait dans un contexte dégradé et un climat tendu.
La crise économique et sociale est loin d’être terminée. Suppressions d’emploi, dans le public comme dans le privé, persistance du chômage, dégradations des conditions de travail… Les inégalités sociales continuent de se creuser. Et c’est dans le cadre de cette politique de rigueur que le gouvernement prépare le budget 2011. Le sentiment d’injustice sociale est grandissant et les rebondissements sur l’affaire Woerth-Bettencourt n’ont fait que le renforcer.
A cela se sont ajoutées, cet été, les annonces sécuritaires, xénophobes, et une politique d’expulsion et de stigmatisation des Roms. Si ces mesures visaient à détourner l’opinion de la crise et de la question des retraites, en jouant sur la peur de l’autre et la recherche de bouc émissaire, elles sont aussi un choix idéologique du gouvernement qui flirte en cela dangereusement avec les idées de l’extrême droite.
Les réactions d’indignation ont été rapides, et de multiples horizons, jusqu’à l’Union européenne qui met en cause la politique française.
La FSU condamne cette politique honteuse et dangereuse d’atteinte aux droits fondamentaux de l’Homme. Elle s’est associée immédiatement à l’appel citoyen, lancé à l’initiative de la LDH, qui a très vite reçu un grand écho. Elle a participé aux manifestations du 4 septembre qui ont montré un sursaut et une opposition citoyenne face à cette politique xénophobe et raciste du gouvernement. Elle est partie prenante du « Pacte pour les droits et la citoyenneté », initié par la LDH et de nombreuses organisations. La FSU poursuivra toutes les actions nécessaires dans ce cadre pour dénoncer cette politique et exiger des mesures en faveur de la cohésion sociale et permettant à chacun de vivre dignement sur le sol français ainsi qu’à tous les enfants d’être scolarisés. Elle condamne la loi LOPPSI 2 et le projet de la loi Besson sur l’immigration, dont elle demande le retrait.
La FSU se félicite des avancées obtenues en juin pour les travailleurs sans papiers et veillera à l’application des engagements pris.
La FSU condamne les atteintes renouvelées aux droits syndicaux et les pressions sur les militants dont témoigne la récente affaire de Cannes.
La rentrée scolaire a été l’une des plus désastreuses.
Le Ministre de l’Education l’a inscrite dans la logique gouvernementale du tout sécuritaire et ne s’est exprimé que sur les sanctions aux élèves, les ERS… A ne pas vouloir traiter de toutes les questions éducatives posées à cette rentrée : réforme de la formation des enseignants, réforme du lycée, après celle des lycées professionnels, suppression de postes, délaissement du collège et de l’école primaire, mise en place du dispositif CLAIR, abandon de l’éducation prioritaire, devenir des services déconcentrés… le gouvernement affiche son renoncement à la réussite de tous les élèves et les jeunes et confirme des dégradations des conditions de travail pour tous les personnels : enseignants, personnels d’éducation, personnels administratifs, copsy, assistants sociaux, infirmières, TOS… La FSU rappelle son opposition à la présence des policiers dans les établissements qui est illusoire et inefficace.
La grève du 6 septembre dans le second degré, très médiatisée, et la distribution à un million d’exemplaires d’une lettre aux parents dans le premier degré ont permis d’alerter l’opinion publique sur les conditions de la rentrée, conditions très difficiles confirmées par le rapport de l’Inspection Générale.
Le supérieur et la recherche subissent une restructuration sans précédent accélérée par le plan Campus et les appels d’offre liés au grand emprunt. Cette politique transforme les missions des personnels, organise la concurrence entre les établissements au détriment d’une nécessaire coopération.
Les conditions d’entrée dans le métier des nouveaux enseignants de surcroît sans formation professionnelle ou presque sont très difficiles, catastrophiques dans de 2nd degré, elles mettent en évidence le mépris des stagiaires et des élèves. L’absence de cadrage ajoute à la confusion et aux inégalités de cette rentrée. La FSU avec ses syndicaux nationaux concernés organisera, sur les questions de recrutement et de formation, des initiatives publiques pour analyser la situation et mener l’action sur ses revendications en associant étudiants, stagiaires et acteurs de la formation.
La FSU n’abandonnera pas son exigence de la réussite de tous les jeunes dans le système éducatif et elle continuera à porter ses revendications et propositions.
En ce sens, elle décide d’une initiative fédérale nationale sur ces questions au début du troisième trimestre de l’année scolaire.
Dans le cadre de la discussion budgétaire, la FSU s’adressera à l’ensemble des organisations de l’éducation en vue d’une initiative unitaire contre les nouvelles régressions.
La FSU soutient les personnels de l’INRP en lutte. Elle dénonce le démantèlement de cet organisme et demande l’ouverture de négociations permettant de maintenir le rôle dévolu à un Institut National au service de la recherche en sciences de l’Education et de tous les acteurs de la formation. C’est de recherche, de réflexion et de coopération dont a besoin la communauté éducative. C’est pourquoi la FSU défend également le maintien des moyens aux mouvements pédagogiques aujourd’hui menacés.
A Pôle-emploi, la situation est difficile également. Si l’activité est croissante compte tenu du nombre de chômeurs et de la dégradation de l’emploi dans le pays, les effectifs sont un sujet central d’affrontement avec les suppressions massives d’emploi de CDD, le recul momentané de Wauquiez concernant les baisses d’effectifs, hypothéquées par une éventuelle reprise économique où il faudrait tailler alors dans les effectifs. Pôle emploi doit dans le même temps faire face aux restructurations internes et la dégradation des services publics. La FSU soutient la journée nationale de grève prévue le 9 novembre prochain.
Dans le secteur de la justice
Dans le secteur de la Justice, la FSU dénonce la surenchère sécuritaire et les annonces du Gouvernement dictées par une seule stratégie électoraliste de communication au fil des faits divers. Avec ses syndicats nationaux dans tous les secteurs concernés, et au sein du collectif Liberté Égalité Justice (CLEJ), elle se mobilise et appelle à s’opposer au projet de Loi pour la Programmation et la Performance de la Sécurité Intérieure (LOPPSI 2, responsabilité parentale des parents de jeunes auteurs de délits, couvre-feu et comparution immédiate pour les mineurs, extension des peines planchers et des mesures de sûreté…).
Par ailleurs, la défense d’un service public de Justice de qualité, accessible pour tous, indépendant, respectueux des droits et libertés est au cœur de l’action unitaire initiée le 9 mars par des organisations syndicales de l’ensemble du champ judiciaire. Avec les magistrats et les personnels des services judiciaires et dans la continuité des actions initiées depuis le 20 septembre, la FSU, à travers ses syndicats nationaux, s’engage dans la poursuite de ce mouvement à la PJJ et l’administration pénitentiaire.
Attentifs aux annonces sur la sécurité sociale et le futur budget, les retraités participeront à l’action du 14 octobre qui associe toutes les organisations syndicales de retraités pour la défense du pouvoir d’achat et sur la question de la dépendance, sur laquelle est engagé un travail commun avec l’UCR-CGT dans la perspective d’initiatives plus larges.
L‘ensemble de la Fonction publique est la cible d’attaques lourdes de conséquences aujourd’hui.
Le gouvernement poursuit sa politique de réduction du nombre des personnels et des services rendus au public. Education, santé, justice, territoriale, culture, recherche, environnement…ne sont pas pour lui des moyens pour réduire les inégalités sociales et contribuer à plus de justice mais des charges inutiles. La FSU exige d’autres choix pour les agents publics et pour les services publics aux usagers. Les services publics ne sont pas une charge mais une richesse pour les citoyens. Les finances publiques doivent permettre de répondre à ces enjeux, notamment en recherchant d’autres sources de financement (suppression du bouclier fiscal…). Au moment où se prépare la Loi de Finances 2011, la FSU s’engage à mener toutes les actions nécessaires et à développer tous les outils utiles pour faire partager son engagement qui vise en particulier à contraindre le gouvernement à renoncer au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite, politique qui le conduit à prévoir 32000 suppressions d’emploi dans la Fonction publique de l’Etat. C’est le sens de la campagne « le service public, on l’aime, on le défend » qu’elle vient de lancer.
La Fonction publique subit de plein fouet la suppression dogmatique d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, la dénaturation des missions, le gel des salaires et bien sur la réforme des retraites qui en plus des mesures communes à tous les salariés comme le recul des bornes d’âge, inflige des régressions sans précédent aux agents publics : fin de la CPA, restriction du minimum garanti des pensions, fin du dispositif de départ anticipé pour les mères de 3 enfants, alignement des taux de cotisation…qui conduiraient à une perte de pouvoir d’achat, une baisse du niveau des pensions, le creusement des inégalités entre les hommes et les femmes…
De même le durcissement du Parlement sur la réforme sur les retraites remet en cause directement la médecine du travail.
Dans les départements et les régions, le 19 octobre auront lieu les élections aux CTP des DDI et DR. La FSU se présente dans tous les services. Ces élections constituent un enjeu important pour la FSU et ses syndicats. Elle mènera campagne pour donner aux personnels les moyens de promouvoir le service public.
Mais l’heure n’est pas seulement à l’indignation et la colère, à cette rentrée, elle est aux mobilisations pour les revendications.
Le 7 septembre a été une journée exceptionnelle par le nombre de salariés en grève et dans les manifestations partout en France contre le projet de réforme des retraites.
Elle a marqué un tournant décisif et dessine une nouvelle donne sociale : une opposition déterminée au projet de réforme des retraites par une grande majorité des salariés du public et du privé confortée par des sondages d’opinion montrant le rejet massif de l’opinion notamment sur le recul de l’âge légal de départ à la retraite et le financement proposé des systèmes de retraite ; c’est à dire sur le coeur même de cette contre réforme.
Le gouvernement a tout mis en oeuvre pour empêcher la contestation : calendrier resserré, aucune négociation avec les organisations syndicales, pas de débat public…rien n’y a fait. La réforme est rejetée par plus de 70% de la population !
Le mouvement syndical a joué un rôle majeur dans toute cette période en mettant dans le débat toutes les questions liées à celle des retraites : emploi, salaires, inégalités hommes/femmes, fiscalité… Il a offert un cadre unitaire et interprofessionnel permettant de rassembler, sur des enjeux majeurs, les salariés du public et du privé. Dans le même temps, le mouvement social a participé également à cette mobilisation de tous les citoyens.
La FSU exige le retrait de ce projet de réforme des retraites, qui fait porter l’effort de financement essentiellement sur les salariés. Elle demande l’ouverture de négociations pour une autre réforme des retraites par répartition, pour le maintien et l’amélioration du Code des Pensions. L’argument de l’évolution démographique ne saurait camoufler le principal objectif du gouvernement : rassurer les marchés financiers, baisser les retraites pour inciter à la capitalisation.
Pour la FSU, l’allongement de l’espérance de vie doit profiter aux salariés et une autre répartition des richesses produites doit permettre de pérenniser les systèmes de retraite.
Partout en Europe, de nombreuses mobilisations ont eu lieu : Grèce, Italie, Portugal, Espagne, Irlande… Les gouvernements européens veulent imposer aux salariés des plans d’austérité d’une dureté jamais égalée et qui consistent à leur faire payer une crise dont ils ne sont pas responsables. Face à la crise européenne et aux politiques mises en oeuvre, la mobilisation syndicale est indispensable au niveau européen. La FSU appelle à manifester le 29 septembre, à l’initiative de la CES, pour dire « non à l’austérité ».
La FSU participera au forum social mondial de l’Education en Palestine qui se tiendra du 28 au 31 octobre 2010, avec des activités simultanées à Ramallah, Gaza, Haïfa et Beyrouth. A l’image de l’esprit de convergence des forums, ce Forum Mondial de l’Education sera un carrefour international inédit entre les réseaux actifs dans les champs de l’Education, de la défense des droits des Palestiniens et des mouvements sociaux altermondialistes.
Dès le lendemain du 7 septembre, la FSU a porté la nécessité de rebondir rapidement le 15 par une nouvelle journée de grève et de manifestation. Au final, la décision unitaire d’une nouvelle journée, a été prise pour le 23 septembre. Le 15 septembre, dans tous les départements, de multiples rassemblements, initiatives et interpellations d’élus ont montré la forte détermination des salariés du public comme du privé à refuser ce projet de réforme des retraites. Le gouvernement veut faire croire que le vote, à marche forcée à l’assemblée nationale, a clos le débat. Mais rien n’est fait, rien n’est joué et c’est bien l’engagement massif des personnels le 23 qui sera déterminant pour le faire reculer ! La FSU appelle tous les personnels à se mobiliser massivement ce jour la par la grève et dans les manifestations afin d’imposer d’autres choix ! Elle interpelle d’ores et déjà les sénateurs.
La FSU appelle tous les agents de la Fonction publique et des services publics dans lesquels elle intervient à être massivement en grève ce jeudi 23 septembre avec les salariés du privé, les jeunes, les chômeurs et les retraités.
Elle appelle à poursuivre rapidement l’action en amplifiant encore le mouvement unitaire et interprofessionnel. Elle considère qu’un engagement massif des salariés du public comme du privé, avec leurs organisations syndicales, est déterminant pour faire reculer le gouvernement.
Le passage en force à l’assemblée nationale, le refus de toute négociation sérieuse autour des propositions des organisations syndicales, la fuite en avant du gouvernement crée une situation de crise sociale sans précédent. Une amplification du mouvement s’impose pour faire reculer le gouvernement. La FSU considère nécessaire et indispensable de travailler à étendre et généraliser les grèves et manifestations dans tout le pays avant la fin du débat parlementaire. En ce sens, elle appelle les personnels à se réunir pour décider de suites unitaires à donner à l’action : de la poursuite de la grève, des formes de la reconduction, d’une manifestation nationale unitaire…La FSU prendra en ce sens toutes les dispositions nécessaires (appel, préavis…). Elle appelle à poursuivre et multiplier les initiatives locales de mobilisations unitaires.
La FSU ne laissera pas arriver ce projet de loi devant le Sénat sans organiser la contestation qui s’impose. Il s’agit bien de contraindre le gouvernement à prendre en compte nos revendications et à retirer son projet de réforme. Dans le cadre de l’intersyndicale interprofessionnelle, la FSU propose une manifestation nationale unitaire qui devrait avoir lieu le 2 octobre c’est-à-dire impérativement avant les débats au sénat et la poursuite et l’amplification du mouvement de grève et de manifestations.
Rien n’est joué !
Pour 113 – Contre 11 – Abs 5 – Rdv 6