Communiqué de presse FSU
Les Lilas, le 8 novembre 2010
Les éléments de la loi de finances 2011 concernant le travail et l’emploi sont extrêmement préoccupants. Le budget global est quasiment stable à hauteur de 11.46 milliards alors que la situation de l’emploi se dégrade de jour en jour.
L’illustration la plus claire de ce phénomène socialement très grave est la situation à Pôle Emploi.
La subvention étatique à Pôle Emploi serait reconduite à l’identique par rapport au budget précédent : 1.36 milliards d’euros (budget 2009), le budget global étant pour 2010 de 4.84 milliards d’euros. Pourtant tous les clignotants sont au rouge concernant le nombre de chômeurs inscrits à Pôle Emploi et la dégradation est particulièrement inquiétante pour le chômage de longue durée.
Le gouvernement dans l’exposé des motifs budgétaires annonce tranquillement que « le marché du travail est en train de passer du bon côté de la stabilisation » mais que « naturellement, la prudence reste de mise : des à coups ne sont pas exclus ».
Quelle clairvoyance ! Alors que sur la base des simples demandeurs d’emplois de catégorie A/B/C sur un an, ce sont plus de 240 000 chômeurs supplémentaires qui sont inscrits à Pôle Emploi.
Les prévisions budgétaires de la politique de l’emploi pour 2012 et 2013 sont encore plus catastrophiques puisque respectivement en diminution de 10.03 milliards et de 9.2 milliards d’euros.
Le nombre officiel de chômeurs inscrits à Pôle Emploi est de plus de 4 880 000 (toutes catégories confondues) au mois de septembre. Les demandeurs d’emploi de longue durée sont plus de 1 400 000 avec une progression de 24.9% sur un an ; les chômeurs entre 2 et 3 ans d’inscription ont augmenté à la même période de 33.7%.
En conséquence les prévisions d’indemnisation des chômeurs en fin de droits (l’allocation spécifique de solidarité) devraient augmenter de 160 millions d’euros.
Dans ce contexte extrêmement dégradé où la plupart des économistes projettent une augmentation pour l’année 2011 du nombre de chômeurs ou dans le meilleur des cas, une stabilisation, Pôle Emploi inscrit une diminution des effectifs. Cela s’effectuerait en licenciant 1500 personnes en contrat à durée déterminée et 300 salarié(e)s en contrat à durée indéterminée. Le gouvernement et la direction de Pôle Emploi entendent pour compenser cette diminution nette « poursuivre toutes les synergies pour dégager des économies » et reconvertir 1000 salarié(e)s jusqu’ici chargés du recouvrement des cotisations chômage patronales et salariales. Laurent Wauquiez, lors des discussions à l’Assemblée nationale, a confirmé par ailleurs le refus de financement du transfert autoritaire du personnel des services d’orientation de l’AFPA. C’est un manque à gagner de 52 millions d’euros. D’après le Secrétaire d’Etat à l’emploi ils devront être compensés par l’amélioration de la productivité des salariés.
L’intensification du travail, la chasse au gain de productivité et le déplacement autoritaire des agents de Pôle Emploi service (chargés du recouvrement) sont à l’ordre du jour.
La crise dure, la récession est une menace directe. Pour la FSU , afin d’améliorer le fonctionnement de Pôle Emploi en tant que service public et afin de garantir aux personnels des conditions de travail humaines et efficaces, Pôle Emploi doit voir ses moyens, notamment en effectifs, maintenus et augmentés.
La réunion du Comité Central d’Etablissement a été suspendue par l’ensemble des élus et représentants syndicaux pour s’élever contre l’annonce de suppression de 1800 postes faite par Christian Charpy, Président du CCE et Directeur Général de Pôle Emploi.
Une première réponse unanime des personnels et de leurs syndicats est déjà prévue dans le cadre d’une grève nationale appelée le 9 novembre (avec une manifestation nationale à Paris).
La FSU leur apporte son soutien total.