Communiqué FSU
Les Lilas, le 2 Juin 2011
La première séance du comité de pilotage des régimes de retraites (COPILOR) s’est réunie le 31 mai 2011 sous la présidence du ministre du travail, de l’emploi et de la santé. Le COPILOR est un organisme de pilotage crée par la loi du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites. Celui-ci est chargé de trois missions principales : veiller au respect des objectifs du système de retraite par répartition ; remettre un avis sur les conditions de retour à l’équilibre du système de retraite ; proposer des « mesures de redressement » lorsque le comité considère qu’il existe un « risque sérieux » menaçant la pérennité financière du système de retraite.
La FSU a rappelé son opposition de fond à une réforme qui, repoussant les âges légaux, dégrade le niveau des pensions et fait reposer l’essentiel de l’effort sur les seuls salariés.
S’agissant du travail sur les objectifs, la FSU considère utile de construire une batterie d’indicateurs fiables permettant de suivre l’évolution de la situation des retraités, notamment lorsqu’il s’agit du maintien d’un niveau de vie satisfaisant des retraités, de l’équité et de la solidarité ou de la réduction des écarts de pension entre les hommes et les femmes. La FSU restera vigilante pour que ce « tableau de bord » des pensions traduise bien les objectifs assignés aux régimes de retraite.
S’agissant de l’avis à rendre par le COPILOR, la FSU considère qu’elle ne peut prendre acte « de l’objectif gouvernemental de retour à l’équilibre des régimes de retraite à l’horizon 2018 » ni de la « trajectoire financière » de retour à l’équilibre qui lui a été présentée.
En effet, les chiffres présentés lors de cette réunion reprennent ceux avancés par le gouvernement lors de l’élaboration de la loi, sans qu’aucune concertation n’ait eu lieu. Une partie non négligeable des besoins de financement, présentés comme un « solde avant réforme », résulte d’une présentation que la FSU conteste du gel de la participation de l’Etat au financement des pensions dans la fonction publique.
De plus, dans un contexte économique dégradé, les mesures d’âge qui constituent le principal levier de financement du gouvernement risquent de se traduire par une extension de la précarité pour les travailleurs âgés, déjà exclus de l’emploi.
La FSU considère que la trajectoire du gouvernement fait l’impasse sur la situation réelle de l’emploi des seniors et les questions de pénibilité.
Enfin, la FSU considère qu’en l’absence d’un véritable débat sur l’élargissement des ressources permettant de financer durablement les retraites, les « mesures de redressement » que pourraient formuler le COPILOR constituent une menace pour les salariés et les retraités. Elle s’opposera à toute proposition qui affaiblirait encore les droits à la retraite des salariés et le niveau des pensions.