Communiqué FSU
Les Lilas, le 4 Juillet 2011
Le rapport « provisoire » issu de la mission parlementaire sur « la formation initiale et le recrutement des enseignants » a été transmis à la presse. S’il reprend un certain nombre de jugements critiques à l’égard de la réforme actuelle, c’est pour exprimer des propositions provocatrices et dangereuses. En fait, le rapport instrumentalise les nombreuses auditions réalisées pour développer l’essentiel du projet UMP. C’est ainsi qu’il propose : la suppression, à terme, du recrutement par concours, remplacés par le master, le recrutement des enseignants par les hiérarchies locales, la suppression de la formation des enseignants stagiaires et également d’autres mesures comme une admissibilité en fin de licence, un « numerus clausus », la centration de la formation sur le socle commun…
La FSU récuse ces propositions qui favorisent le clientélisme au détriment de l’égalité de l’offre éducative sur tout le territoire. Loin de remettre en cause les orientations mises en place depuis 2009 sur la formation et le recrutement, elles ne feraient qu’aggraver encore la formation et le recrutement des personnels enseignants. Elle continue de revendiquer l’abandon de l’actuelle réforme et fait des propositions pour une toute autre réforme améliorant la formation, liant intimement les contenus disciplinaires, didactiques et pédagogiques. Cela nécessite non les hypothétiques aides évoquées par le rapport mais de réels pré-recrutements, pour que tous les étudiants aient la possibilité de suivre des études de qualité. Cela nécessite également une entrée dans le métier accompagnée avec notamment le retour à des conditions permettant la poursuite de la formation pendant l’année de stage post concours.
La FSU met également en garde contre toute tentative par le biais de ce rapport de revenir sur le mode de recrutement des fonctionnaires. Le concours est aujourd’hui un gage d’indépendance et d’égalité tant pour les candidats que pour les usagers.
La FSU portera ses propres propositions dans les « 500 débats pour l’école » qu’elle poursuivra à la rentrée dans les départements avec les jeunes, les parents, les citoyens et les élus. Il en va de l’intérêt des jeunes et du pays.