Communiqué FSU
Les Lilas, le 5 Juillet 2011
La loi de 2010 portant réforme des retraites prévoit que la durée d’assurance nécessaire pour obtenir une retraite au taux plein est désormais fixée pour chaque génération l’année de ses 56 ans, après « avis technique » du Conseil d’Orientation des Retraites (COR). Le COR se réunit le 6 juillet pour rendre cet avis. Le nombre de trimestres nécessaires pour obtenir une pension au taux plein, calculé sur la base des travaux de l’INSEE, passerait de 165 à 166 trimestres pour les salariés nés en 1955. Ce calcul résulte de la loi de 2003 qui prévoit le partage des gains d’espérance de vie entre durée d’activité pour 2 tiers et durée de retraite pour 1 tiers. La réforme de 2010 n’a pas entendu remettre en cause le principe de cet allongement de la durée d’assurance. Non seulement, depuis le 1er juillet, les salariés devront partir après 60 ans mais ils devront aussi cotiser plus longtemps. La note est particulièrement salée !
La FSU s’oppose au recul de l’âge de départ et à l’allongement de la durée d’assurance. Ces mesures se heurtent à une réalité incontournable : les jeunes entrent de plus en plus tard dans l’emploi ; les travailleurs âgés en sont exclus de plus en plus tôt. L’allongement de la durée de cotisation ne fait donc que dissimuler une baisse des pensions, aggravant la situation des salariés qui ont une carrière courte ou accidentée. Les jeunes, les chômeurs, les femmes seront particulièrement pénalisés. L’allongement de la durée d’assurance aura aussi des incidences sur les dispositifs « carrières longues » toujours plus étroits ou sur la retraite de ceux des travailleurs handicapés qui auraient pu prétendre à un départ plus précoce.
La FSU regrette que le COR se contente de rendre un « avis technique » sur des choix de société essentiels et se laisse instrumentaliser par un gouvernement qui a d’ores et déjà annoncé la couleur. Pour la FSU, il est indispensable de sortir de cette spirale d’injustices et de régressions pour les salariés et de débattre des moyens de financer durablement un système de retraite garantissant à toutes les générations une retraite de bon niveau à 60 ans.