Communiqué FSU – SNES – SNESUP – SNEP – SNUIPP – SNUEP
Les Lilas, le 19 mars 2012
Après le refus par le Sénat d’inscrire à son ordre du jour la proposition de loi du député Grosperrin, le gouvernement revient à la charge. Il propose lundi 19 mars au CNESER un arrêté fixant le cahier de charges de la formation des professeurs, documentalistes et conseillers principaux d’éducation, destiné à remplacer le précédent cahier des charges dont l’abrogation n’a pas été validée par le Conseil d’État (décision du 27 novembre 2011).
A l’approche des échéances électorales, le gouvernement agit dans la précipitation, toujours sans consultation. Il ne tient compte ni du rejet unanime de la réforme de la formation, ni du diagnostic de la Cour des Comptes, et enterre un peu plus la formation des enseignants.
Le projet de cahier des charges rétablit certes la référence aux IUFM mais sans obligation et « en fonction du potentiel scientifique » des établissements d’enseignement supérieur (y compris privés). De même, loin de restaurer une formation digne de ce nom, il entérine les dispositions contestées en 2010 et 2011 : l’affectation sur des services complets pendant l’année de stage, la fiction d’une formation professionnelle s’ajoutant au temps devant élève, l’utilisation des étudiants comme moyens d’enseignement, l’accompagnement en établissement par des tuteurs non formés…. Contrairement à ce qui est affirmé dans ce cahier des charges « les principes de continuité et de cohérence de la formation professionnelle des enseignants sur l’ensemble du territoire » ne peuvent être garantis par le renvoi à des partenariats locaux « au gré » de différents paramètres.
En réalité, à travers ce texte, les Ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur se désengagent encore davantage de la formation des enseignants et conseillers principaux d’éducation, dans le cadre de masters, sans lien réel avec la recherche et sans alternance satisfaisant aux impératifs de la formation. Le projet de cahier des charges est par ailleurs étrangement silencieux sur les concours de recrutement et le rôle de leur préparation dans l’acquisition d’une formation professionnelle.
Est-ce-à-dire que ces concours n’ont plus guère d’avenir ?
Pour les syndicats enseignants de la FSU, le gouvernement doit retirer son projet et accepter de remettre à plat l’ensemble de la réforme de la formation des enseignants.
Dans le cadre de la campagne présidentielle, ils interpellent les candidats pour qu’ils s’engagent en ce sens.