Communiqué de la FSU

Les Lilas, le 5 juin 2013

Face au pouvoir autoritaire du premier ministre Recep Tayyip Erdogan et du Parti de la justice et du développement, une mobilisation, partie d’Istanbul puis de la capitale Ankara, s’étend à un nombre croissant de villes de Turquie. Le bilan est déjà lourd : deux décès et plus de 2000 blessés. Le déploiement de la police dans les principales villes et sa brutalité constituent une entrave inacceptable au droit à manifester. Des syndicats rejoignent le mouvement. Le KESK, centrale syndicale des services publics, a appelé à une grève de deux jours.

Au pouvoir depuis 2002, Recep Tayyip Erdogan et son parti ont muselé la démocratie. Les principaux médias sont aux mains de proches du pouvoir. Les emprisonnements politiques se sont multipliés (plusieurs centaines de syndicalistes, des avocats, journalistes, étudiants.. ). A Istanbul, la manifestation du 1er mai 2013 a été empêchée par 25 000 policiers et des véhicules antiémeutes.

L’économie serait florissante. La croissance économique, élevée depuis une décennie, connaît un ralentissement depuis 2012. Les inégalités, entretenues par des politiques néolibérales, sont très importantes entre les régions et dans la population.

La FSU apporte son plein soutien à la population turque et à ses organisations syndicales mobilisées pour les libertés, la démocratie, la justice sociale. Elle condamne toute répression policière et judiciaire et toute entrave aux libertés et aux droits démocratiques, dont celui de manifester. La FSU appelle à participer en France aux rassemblements et manifestations unitaires soutenant la mobilisation en Turquie.