Depuis 1968, « faire un Grenelle » signifie engager une négociation large avec tous les acteurs d’un sujet dans l’objectif de conclure un accord ambitieux. Synonyme d’initiative d’envergure, l’expression avait cependant déjà perdu de sa superbe, à force d’être employée à tort et à travers. Ainsi, en 2007, le Grenelle de l’environnement avait-il déçu les attentes en matière d’écologie car une grande partie des décisions qui y avaient été prises avaient été remises en cause sitôt les discussions closes. Quant au Grenelle des violences faites aux femmes de 2019, il contenait quelques mesures intéressantes mais seule la moitié ont été mises en œuvre.

Le Grenelle de l’éducation de 2020 s’inscrit dans cette pente, seule une minorité des personnels bénéficieraient d’une faible revalorisation salariale, pour un « Grenelle » c’est plus que court au regard de l’ampleur des besoins !

 

Mais au-delà de cette insuffisance de fond, tout le dispositif a été pensé pour que la parole soit quasi exclusivement donnée à des « experts », les acteurs de terrain ont été ignorés tout au long des ateliers et conférences censées décrire « l’enseignant du XXI° siècle », oubliant en outre les équipes pluri professionnelles qui construisent l’éducation au quotidien. Si « faire un Grenelle » signifie désormais engager une grande opération de communication sans les personnels, voire contre elles et eux, ce sera sans nous ! La FSU a décidé de quitter ces ateliers, construit une action de grève dans l’éducation le 26 janvier et œuvre au rassemblement dans l’action de tout-es les agent-es pour qu’enfin ce soient tous les métiers de la Fonction publique qui soient revalorisés, reconnus, respectés.