Alors qu’à grands renforts de communication, le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports et le gouvernement annonçaient dès 2018 s’engager dans un plan interministériel de lutte contre les  LGBTphobies, presque quatre ans après, nous ne comptons plus les reculades et les atteintes aux droits des jeunes LGBTI. Les atermoiements autour de la loi PMA et les blocages concernant la PPL sur les thérapies de la conversion en sont deux exemples.

À l’école aussi, c’est avant tout la communication qui prime sur l’avancée des droits LGBTI et sur l’accueil de toutes et tous. Ainsi, tous les 17 mai, journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le MENJS affiche sa volonté d’agir. Or depuis le début du mandat de JM Blanquer à la tête du ministère, presque rien n’a été fait. Une campagne de sensibilisation a bien été réalisée. Mais depuis, en dehors de sa relance, trop peu de travaux de fond sont entrepris.

Face au taux de suicide plus important chez les jeunes LGBTI, face aux cris de détresse des jeunes trans et intersexes, nous avions pourtant alerté à plusieurs reprises sur le flou juridique et sur le manque d’outils et de  consignes concernant l’accueil des élèves trans à l’école, que les personnels attendent pourtant. Nos courriers au Dgesco et aux ministres étaient alors restés lettre morte. La fin de l’année 2020 a été marquée par deux suicides de deux jeunes trans. Très rapidement, le groupe de travail Dgesco sur les LGBTphobies a été réuni et un cycle lourd et long d’auditions d’associations trans et de personnes qualifiées a été réalisé. Le Collectif éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire a pris toute sa part dans ce travail. Dans l’urgence, nous avons dû travailler pour une sortie prévue le 17 mai dernier à un guide à destination des équipes des établissements scolaires pour l’accueil des élèves trans. Telle était la commande du MENJS et ce guide devait s’accompagner d’une circulaire cadrant cet accueil.

Ce 17 mai alors que monsieur Blanquer n’avait aucun mot à ce sujet en conférence de presse, nous apprenions que le ministère ne souhaitait plus sortir ces deux documents. Outre le mépris du travail important réalisé par des personnels de ses services, des associations trans et des nombreux et nombreuses professionnel.le.s sollicité.e.s, cette volte-face est alors une insulte à toutes les personnes trans qui attendaient tellement de cette clarification urgente.

Au moment où se déroulent partout en France des marches des fiertés LGBTI, le Collectif Education contre les LGBTIphobies demande solennellement la publication du guide prévu, accompagné des outils nécessaires à la formation de tous les personnels du MENJS.

Contacts :
Alexis GUITTON – 06 78 60 96 41 – alexis.guittonfep@gmail.com
Olivier LELARGE – 06 27 53 06 88 -olelarge@gmail.com