Avec le remaniement ministériel du 4 juillet, le secrétariat d’État à la jeunesse, chargé entre autres du Service national universel (SNU), est placé sous la double tutelle du ministre des Armées et du ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse. Un choix politique révélateur : pour ce gouvernement, la jeunesse relève donc à la fois de l’Éducation nationale mais aussi de l’Armée !

Un choix politique inquiétant

Pour la FSU, ce choix politique est des plus inquiétants : il confirme les orientations du dernier quinquennat durant lequel les multiples injonctions à l’engagement traduisaient une conception autoritaire de l’éducation lisible dans un SNU de plus en plus militarisé. Pour la FSU, le SNU  n’est pas le « projet éducatif majeur » qu’il prétend être. Ses débuts depuis 2019 ont montré un dispositif très normatif, détournant la notion d’engagement, aux antipodes de toute volonté d’émancipation. La FSU en demande toujours l’abandon.

La jeunesse mérite mieux qu’une mise en conformité

Pour la FSU, les politiques à destination de la jeunesse doivent au contraire travailler à la formation de citoyen-nes libres, disposant d’un esprit critique, s’appropriant les notions d’engagement, de responsabilité et de solidarité. Elles ne sauraient se réduire à un apprentissage de règles disciplinaires ou de normes sociales et comportementales

Parier sur toutes les jeunesses

La politique du président Macron en direction de la jeunesse ignore la dimension sociale des inégalités au profit d’une vision qui fait porter sur l’individu l’entière responsabilité de son destin scolaire et social. Par petites touches se dessine un projet éducatif clivant et idéologique, attaché à développer des élites très bien formées, assorti de dispositifs destinés à promouvoir quelques jeunes des catégories populaires dont on vantera et la volonté et le mérite. Pas de volonté émancipatrice globale, pas de bouleversement de l’ordre social. Tout le contraire du plan jeunesse porté par la FSU.

La FSU affirme qu’il faut d’urgence un plan massif, coordonné, déterminé et ambitieux pour la jeunesse, alors que la période de crise a révélé et creusé des inégalités scolaires et sociales.

Cela nécessite de conforter et renforcer le service public d’Education, mais aussi de renforcer tous les services et structures de prévention, de protection de l’enfance et de la jeunesse (ASE, PJJ, SSFE, etc.) ainsi que les structures de soins.  Il est également indispensable de mettre en place une véritable politique d’accueil et d’accompagnement des mineur-es et jeunes majeur-es étranger-ères. Enfin, il est urgent de prendre des mesures contre toutes formes de discriminations, le racisme et les violences policières.

Pour la FSU, la jeunesse est une priorité. Il faut lui redonner une ambition, un avenir désirable dans une société plus juste et écologiquement soutenable.

Les Lilas le 8 juillet 2022       

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