Avec plus de 41 000 mort·es recensé·es, sans que le décompte macabre soit arrêté, le violent séisme qui a touché le Sud-Ouest de la Turquie, la Syrie et la région du Kurdistan, lundi 6 Février, a été qualifié de « pire catastrophe humanitaire en Europe depuis un siècle » par l’Organisation Mondiale de la Santé.
La FSU exprime sa solidarité et ses condoléances aux populations touchées et endeuillées par ce sinistre. Les conséquences matérielles et humaines ne sont pas encore complètement évaluées. Mais d’ores et déjà des centaines de milliers d’habitant·es sont sans abris, dans un contexte hivernal inquiétant.
Les questions du relogement des populations sinistrées, de la construction d’abris provisoires, de maintien de l’accès à l’éducation et aux services de base pour la jeunesse et la population sont des défis immenses. D’autant que les sociétés civiles doivent faire face à des politiques autoritaires.
En Turquie, la politique du gouvernement Erdogan a considérablement accru la vulnérabilité des sociétés. Le pouvoir a promu un urbanisme néolibéral et laissé le champ libre aux entreprises turques du BTP, assouplissant les règles de construction dans des lieux où l’aléa majeur était bien connu. La gestion même des secours, très lents dans certaines régions, pose actuellement question : à Istanbul, une partie de la population et de l’opposition accuse le pouvoir d’avoir instrumentalisé l’aide en la destinant en priorité aux municipalités dirigées par l’AKP.
Dans la région du Kurdistan, les conséquences du séisme se rajoutent à celles des sanctions et attaques militaires menées par Ankara contre le mouvement Kurde, qui ont contribué de façon incessante à déstabiliser la société civile et à priver un peuple de son droit à l’auto-détermination.
En Syrie, déjà durement éprouvée par une décennie de guerre, les conséquences sanitaires s’annoncent effroyables avec des craintes accrues d’épidémies, de choléra notamment. Bachar Al Assad, qui continue d’opprimer la population dans les régions que le régime contrôle, tente d’exploiter la situation en se plaçant en principal interlocuteur pour capter une aide internationale, qui pour l’instant n’a pas réellement atteint le territoire syrien.
Dans ce contexte politique, c’est d’abord aux populations que doit être destinée en priorité l’aide internationale, par le biais d’ONG attachées à la défense des droits humains. C’est dans cette optique que la FSU exprimera et adressera sa solidarité.
D’ores et déjà , il est possible de verser des dons au Secours Populaire Français et à Solidarité Laïque qui ont organisé une campagne de recueil de fonds :
Faites un don avec le Secours Populaire Français
Faites un don avec Solidarité Laïque
Les Lilas le 17 février 2023
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