Après le passage en force de la loi, la Première Ministre a présenté une « feuille de route » qui prétend viser l’apaisement sans lâcher quoi que ce soit sur la réforme des retraites tout en brandissant de nouvelles menaces…
Derrière les déclarations de bonnes intentions et l’affichage de « la valeur travail », tous les outils sont en réalité déployés pour tenter de faire accepter l’intensification et l’absence de reconnaissance du travail pourtant dénoncées lors du combat contre la réforme des retraites. Assurément, la réforme des lycées professionnels est une nouvelle étape de cette stratégie : déqualifier le travail pour pouvoir le rémunérer toujours moins bien et imposer des conditions de travail toujours dégradées passe en particulier par le fait de saborder le caractère scolaire et ambitieux de la formation d’un tiers de la jeunesse lycéenne. Inacceptable.
La force collective déployée pendant quatre mois n’est toujours pas venue à bout d’un gouvernement droit dans ses bottes, balayant d’un revers de la main la colère populaire et ouvrant une grave crise démocratique. Pourtant grâce à cette force collective, le pays n’est plus tout à fait le même à l’issue de cette période. Les idées de justice et de solidarité ont gagné du terrain. L’écart est désormais béant entre les aspirations du pays et la pratique du pouvoir. Sachons nous appuyer sur ce puissant élan collectif pour imposer d’autres choix de société et continuer l’ensemble de nos combats. Le 6 juin les forces du monde du travail doivent démontrer à nouveau qu’elles ne lâcheront rien, que ce soit sur les retraites, les salaires, l’accès aux services publics et plus globalement sur l’aspiration des travailleuses et travailleurs à être reconnus et respectés.