Chaque année, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles. Ce chiffre choc du rapport de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) montre l’ampleur de la prévention et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) à mener en milieu scolaire en s’appuyant notamment sur l’Évars. L’enjeu est double, reconnaitre et accompagner les victimes et éduquer l’ensemble des élèves pour déconstruire durablement les stéréotypes de genre qui nourrissent le continuum des VSS.
Ces dernières touchent tous les milieux et des personnes de tous les âges, peuvent être perpétrées par des adultes comme par des enfants et avoir lieu dans le cadre familial, au travail, dans la rue, à l’école, sur les réseaux… Elles peuvent être physiques, verbales, psychologiques ou sexuelles et visent à dévaloriser, humilier ou agresser une personne sur la base de son identité de genre, réelle ou perçue. Selon le Haut-commissariat à l’égalité, 86% des femmes déclarent avoir déjà vécu une situation à caractère sexiste, allant de blagues ou remarques à une insistance pour avoir un rapport sexuel de la part d’un homme, voire à des violences physiques. 40 % des femmes, dont 51 % des 25 à 34 ans, déclarent avoir subi au moins une situation de non-consentement quand seuls 23 % des hommes, dont 28 % des 25 à 34 ans, reconnaissent avoir pu avoir ce type d’agissement.
Selon l’Observatoire des violences faites aux femmes, en 2023, ce sont au total 1 185 femmes qui ont été tuées, qu’on a essayé de tuer ou qu’on a contraintes à se suicider du fait de leur genre. De leur côté, la police et la gendarmerie ont recensé 4 824 infractions à caractère anti-LGBT+ en 2024.
Outre qu’il encourage le respect de la diversité, le programme Évars devrait, à court terme, participer à instaurer un climat scolaire plus apaisé et contribuer à protéger les élèves dont notamment trois par classe sont des victimes potentielles d’inceste. À plus long terme l’éducation aux mécaniques discriminatoires devrait permettre aux jeunes générations de savoir les identifier et les endiguer et lutter ainsi contre les VSS.
