Communiqué commun CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA
Paris, le 20 juillet 2010
L’Etat tunisien s’obstine toujours dans sa répression du mouvement social de 2008 dans le bassin minier de Redeyef prés de Gafsa.
Ce 15 juillet, le journaliste Fahem Boukaddous a été incarcéré un jour après sa sortie de l’hôpital où il avait été admis pour de sévères problèmes de santé. Son seul crime est d’avoir couvert les mobilisations sociales de 2008 dans la région de Gafsa.
Condamné par contumace en février 2009 à 6 ans de prison ferme, il était sorti de la clandestinité en novembre 2009 pour se présenter à la justice et faire opposition à sa condamnation alors que les prisonniers de Gafsa venaient de bénéficier d’une liberté conditionnelle après plus de 18 mois de prison.
Il a été finalement condamné à 4 ans de prison le 6 juillet lors d’un procès en appel alors même qu’il se trouvait dans l’impossibilité de se rendre à l’audience puisqu’hospitalisé.
Le collectif des syndicats français exige la libération immédiate de Fahem Boukadous ainsi que celle d’Hassen Ben Abdallah, un jeune chômeur condamné à la même peine en avril dernier pour des raisons similaires.
Comme ils le demandent pour les ex-prisonniers de Gafsa, les syndicats français exigent une amnistie générale et l’arrêt de toutes les poursuites y-compris celles par contumace (Maher Fajraoui et Mouhiédine Cherbib). Tous doivent pouvoir recouvrer leurs droits et leur emploi.
Trois ans après le mouvement social rien n’est réglé. Une délégation intersyndicale française s’est rendue en mai dernier en Tunisie où elle a rencontré à Redeyef les familles des victimes ainsi que les condamnés en liberté conditionnelle qui peuvent à tout moment retourner en prison. Deux d’entre eux sont actuellement incarcérés.
Aucun des ex-prisonniers n‘a retrouvé un emploi. Ils font l’objet ainsi que leurs familles d’une surveillance constante et de harcèlements quotidiens.
Le mouvement social de Redeyef a pour origine un refus de la pauvreté, du chômage et de la corruption dans cette région d’exploitation de phosphate.
Les syndicats français se trouvent aux côtés de l’UGTT et de la société civile pour soutenir leur combat pour le respect des droits fondamentaux et pour le développement de la région permettant de fournir des emplois décents et pérennes.