Depuis quelques années, la politique du chiffre a pris le contrôle de secteurs entiers de la vie universitaire. Les directions ressassent leurs indicateurs et oublient parfois la vraie vie…
Dans les Oeuvres universitaires et scolaires par exemple (CROUS + CNOUS), les unités de gestion (entités locales qui gèrent en général les cités U ou les unités de restauration) se voient attribuer des objectifs chiffrés en terme de taux de remplissage, de nombre de repas servis.
L’objectif réel n’est pas d’améliorer le service public, de mieux accueillir l’étudiant.e, mais bien, entre autres, de remplir au maximum les chambres.
Que des éléments chiffrés apparaissent dans des bilans n’a rien de choquant en soi, si ils sont complétés par des éléments se rapportant à la qualité du service. En revanche, se focaliser sur les « chiffres » sans les replacer en perspective amène nécessairement à favoriser la quantité au détriment de la qualité.
Quoi d’étonnant à ce que tel.le ou tel.le directeur/trice d’unité de gestion soumette ses personnels à une pression du chiffre permanente, si il/elle y est soumis.e par sa direction ? Quoi d’étonnant à ce que la qualité de la relation se dégrade si, pour améliorer les « chiffres », des cités U accueillent des étudiant.e.s sans aucun personnel du CROUS en poste sur place ?
Evidemment, personne ne défend qu’il faille laisser des chambres de cité U vacantes, ni qu’il faille refuser de servir des repas aux étudiant.e.s… mais remplacer la construction de projets de service par une surveillance d’indicateurs basiques (chiffrés) amène logiquement à une déshumanisation des rapports avec les étudiants et entre les personnels… en clair un recul du service public.