Introduction par M. Blanquer : Retour en classe le lundi 11 mai mais définir dans les deux semaines à venir les éléments principaux de ce retour. Le mot à retenir est la progressivité.

FSU : Laquelle et quel contenu ?

Réponse de M. Blanquer : Tout cela est à voir ensemble mais se dire dès maintenant que Mai et juin ne seront pas normaux (et pas non plus septembre d’ailleurs). Un deuxième mot à retenir porte sur le social : lutter contre l’approfondissement des inégalités sociales, récupérer les 5 % d’élèves perdus et au-delà les 15 à 20 % éloignés de l’école.

Un travail sur les congés d’été sera engagé (colonies de vacances, écoles ouvertes, soutien scolaire etc…)

5 axes sont donnés par le ministre :

– Comparaison internationale : le Danemark et d’autres pays rouvrent les écoles avant nous et d’autres après, nous aurons des éléments de comparaison.

– Concertation : « co construire la solution à laquelle on doit arriver », rôle des instances, travail avec les CHSCT, CT, fédérations de parents, organisations lycéennes etc…

– Axe pédagogique et éducatif : par exemple, si on doit être en petits groupes, renvoie à certaines modalités pédagogiques. Mixte présentiel / distanciel à travailler. Dimension éducative : les élèves qui reviennent en mai ne sont pas les mêmes : impact psychologique du confinement, de la période. Des prises de conscience ont aussi existé.

– Dimension sanitaire et administrative : un protocole sanitaire sera défini et un travail s’engage sur un guide des bonnes pratiques.

– Communication : délai de 2 semaines pour avoir les modalités de reprise ; il faut qu’il y ait une lisibilité du message.

FSU : Inquiétude sur une reprise qui ne garantirait pas toutes les conditions sanitaires et de santé ; nous avons bien noté la notion de « progressivité » mais elle ne suffira pas. Même s’il y a deux semaines pour préparer, les inquiétudes sont fortes. Cf étude de l’Inserm. Cf aussi le contexte de maintien de la fermeture des restaurants, cinémas, etc…

Par ailleurs, le risque est grand si de trop nombreuses choses sont laissées à l’appréciation du local. Or, depuis le début, le ministère est réticent à édicter des consignes spécifiques, et renvoie soit aux académies (cf les CHSCTA qui en produisent) soit aux consignes générales du ministère de la santé. Situation particulière des personnes fragiles.

Réponse de M. Blanquer : Nous allons préciser les conditions sanitaires, le cadre sera uniforme, au moins un socle de base sera défini. Il est évident que les écoles fonctionneront, au moins au début, avec des petits groupes, les gestes barrière, etc. Le sujet ne se pose pas de la même manière pour les maternelles et les terminales. Peut être par exemple n’y aura-t-il pas de récréation. En tous cas, le fonctionnement ne sera pas ordinaire.Une attention particulière sera accordée aux personnes fragiles, pas de pression.

FSU : Quelle sera l’effectivité des moyens de protection:masque, gel, savon, eau, toilettes en état de fonctionnement etc…Sur les moyens de protection, le ministère a tendance à renvoyer aux collectivités. L’employeur est responsable de l’hygiène et de la sécurité doit faire en sorte que ces moyens de protection soient disponibles, soit en les fournissant directement, soit en les obtenant de la collectivité responsable des locaux. Si nos chefs de service n’obtiennent pas ces moyens, c’est à eux de prendre la responsabilité de protection.

Quel planning à partir du 11 mai ? Qui reprend le 11 ?  Est ce que tous les élèves sont concernés ? ra t-il des critères (par exemple élèves en difficulté…? ) comment on gère reprise de l’école pour certains et gestion à distance pour d’autres etc… Une semaine sans les élèves pour préparer cette rentrée ?

Réponse de M. Blanquer :  Peu de réponses sur l’effectivité des moyens. Oui à la demande d’avoir un planning de la reprise.

FSU : Une organisation des services qui permet de ne pas avoir plus de 10 élèves dans chaque classe ; c’était la mesure prise pour l’accueil des enfants de soignants, pourquoi est-ce que cela changerait à moyen terme ? Il y a un dilemme, est-ce qu’on reprend pour faire de la garde d’enfants pour que l’activité économique reprenne ou est-ce qu’on reprend pour d’éducation ? Si on reprend pour faire garde d’enfants, il y a un gros problème d’organisation, car cela entraînerait des difficultés à organiser les services de manière à n’avoir qu’un tiers des élèves au moins simultanément dans les établissements. Distanciation physique compliquée en maternelle, dans certaines filières de la voie pro, en EPS. De même que le port du masque est compliqué, par exemple en EPS. Pose aussi la question du réaménagement des locaux et plus largement des établissements, quelle préparation, quelle visibilité, quelles sont les priorités pour l’organiser concrètement ? Quelle organisation en maternelle avec soins, hygiène… ? La gestion des cantines scolaires ?

Réponse de M. Blanquer : il partage les questionnements.

FSU : Question globale des objectifs pédagogiques de la période. Si tous les élèves ne reviennent pas, pas possible de demander aux mêmes enseignants de faire classe physiquement et d’assurer l’enseignement à distance. Attention aux équipes de vie scolaire CPE et AED qui sont souvent proches des élèves (contrôle des carnets, etc…) Objectifs pédagogiques à clarifier : ne pas être dans la course aux notes, une période très particulière. Pas d’exigence concernant les programmes mais plutôt un moment de rencontre avec les élèves, de bilan.

Besoin d’équipes pluri-professionnelles ( PsyEN , infirmières etc.) Préparer une rentrée particulière avec besoins de recrutements , de postes.

Questions spécifiques de la voie pro : les PFMP du mois de juin, question des stages, proximité avec les élèves qui utilisent des machines, dans l’hôtellerie-restauration, etc. Suspendre le chef d’œuvre et la co-intervention maintenant et pour l’année scolaire à venir pour redonner les heures aux disciplines.

Réponse de M. Blanquer : Oui il faut ouvrir la discussion là-dessus ; ne comprend pas pourquoi on ne serait pas pour des évaluations de début d’année, plus que jamais pertinentes selon lui. Accord pour dire qu’il ne faut pas charger la barque. Mais attention, si on est trop en baisse de contenus, ce sera au détriment des élèves les plus fragiles socialement. C’est un retour « en petites foulées », pas à pas on va arriver à reprendre mi mai ou juin en tous cas au plus tôt. D’accord pour dire qu’il faut d’abord une pré-rentrée, rassembler les adultes d’abord. Définition articulation présentiel / distance, quelque chose de mixte qu’il faut préciser. Suspension des PFMP.

FSU : Moyens pour la rentrée, cartes scolaires

Réponse de M. Blanquer : Un effort spécifique a été fait sur le 1° degré.

FSU : rappel des questions que l’on a portées dès la fin février pour les personnels vulnérables et en contact avec des personnes vulnérables.

Réponse de M. Blanquer : bien sûr il faudra travailler cela.

FSU : Question des cantines et des transports en commun

Réponse de M. Blanquer : là aussi le fonctionnement ne peut se faire à l’identique, une approche est à affiner avec les collectivités locales ; enjeu social de nourrir les élèves, des sujets de malnutrition.

FSU : besoin d’un suivi psychologique spécifique, durant le confinement et pendant la reprise.

Réponse de M. Blanquer : d’accord pour l’élaborer.

FSU : question des tests, au moins pour les personnes ayant des symptômes et ceux qui le demandent.

Réponse de M. Blanquer : accord pour étudier les éléments scientifiques et nous en faire part.