Communiqué FSU
Les Lilas, le 19 avril 2019
Le Président de la République a annoncé, avant même que se tienne la réunion entre partenaires sociaux et le Secrétariat d’Etat à l’Emploi, la création d’une aide exceptionnelle destinée aux chômeurs en fins de droits. On peut d’ailleurs regretter qu’aient été exclus de cette réunion certaines organisations syndicales, dont la FSU, et les associations de chômeurs.
Alors que depuis la fin de l’année ce drame social des fins de droits est mis sur la table par les organisations syndicales et les associations de chômeurs, il a fallu attendre la mi-avril, pour que le gouvernement se décide à agir, avec une entrée en application des mesures pour la fin Mai! L’action a permis un premier déblocage, mais le niveau de l’allocation, aux environs de 456 euros, ne permettra pas pour les personnes concernées de sortir de la misère et de la pauvreté. Le versement est d’ailleurs assorti de conditions de revenus basées sur les ressources notamment du ménage, ce qui est contradictoire avec ce que réclame la FSU, un droit individuel à la personne.
A l’heure où plusieurs organismes internationaux dont le FMI dans un récent rapport prévoient que le chômage va «rester élevé dans les pays développés jusqu’en 2011», l’allocation exceptionnelle a une existence limitée à 6 mois au maximum. Après cette période, tout sera donc à recommencer!
De plus, la logique qui a prévalu pour instaurer «l’offre raisonnable d’emploi», dans une situation de l’emploi ravagé, va connaître une extension dramatique. Car pour pouvoir recevoir «les aides exceptionnelles de retour à l’emploi» aucun refus de contrats aidés ou de formations ne sera toléré.
Alors que quotidiennement les agents de Pôle Emploi constatent la pénurie de formations professionnelles, comment celles-ci vont -elles être créées et en fonction de quels objectifs? Le risque de voir proposer des formations de simple adaptation, ni qualifiantes ni diplômantes, sur le seul créneau «des métiers en tension», est très élevé. Les contrats aidés sont par ailleurs hélas très souvent un simple sas avant retour à la case Pôle Emploi.
Le volume financier des mesures autour de 833 millions d’euros (dont une dotation de 133 millions imposée aux Conseils Régionaux) est à comparer avec les multiples cadeaux fiscaux que le gouvernement a concédés ces dernières années!. En clair la FSU ne peut qualifier «ce plan de rebond pour l’emploi» alors qu’il étend la précarisation et la fragilisation des publics en grande difficulté.
Pour la FSU, une autre politique économique et sociale permettant la création de «vrais emplois» est nécessaire. Il faut l’accompagner d’une refonte totale du système global d’indemnisation chômage.
Cela impose qu’à la fois soit redéfinie une nouvelle convention UNEDIC et un système d’allocation d’Etat offrant de façon durable un niveau d’indemnisation des chômeurs correct et de nouvelles conditions d’ouverture des droit.