L’éducation à la sexualité constitue un pilier du développement personnel et de la citoyenneté dans des pays comme la Suède, les Pays-Bas, l’Allemagne ou le Canada. Ces nations, souvent cités en modèle pour la qualité et la précocité de leur enseignement. La Suède, pionnière en la matière, a rendu l’éducation sexuelle obligatoire dès 1955, devenant la première nation au monde à reconnaitre la sexualité comme une composante naturelle du développement humain. Son programme, intégré à plusieurs disciplines du primaire au secondaire, garantit une éducation continue, adaptée à chaque âge. Les enseignant·es bénéficient d’une formation spécifique leur permettant d’aborder ces sujets avec compétence et ouverture. L’approche suédoise, globale et inclusive, englobe les dimensions cognitives, émotionnelles, physiques et sociales : santé et corps (IST, contraception), relations et émotions (communication, respect), mais aussi égalité, droits humains et lutte contre les stéréotypes. Le consentement y occupe une place centrale, affirmant une vision positive, responsable et épanouie de la sexualité. Ces choix éducatifs se traduisent par d’excellents indicateurs de santé publique, même si certains syndicats réclament une formation continue plus homogène pour les enseignant·es qui ne reçoivent pas toutes et tous la même préparation à aborder les questions de sexualité, de consentement, d’identité de genre ou d’orientation sexuelle. Ils estiment ainsi qu’une telle variabilité nuit à la cohérence nationale et à l’égalité entre élèves. Aux Pays-Bas, cette éducation débute très tôt, dès l’école maternelle ou l’école primaire, à 4 ou 5 ans. Le programme, progressif, vise à apprendre aux enfants à connaître leurs émotions, à respecter leur corps et celui des autres, à comprendre la notion de consentement et à prévenir les violences et discriminations. Cette approche précoce favorise l’autonomie et la capacité de faire des choix éclairés. En Allemagne, l’éducation sexuelle, obligatoire depuis plusieurs décennies, commence également à l’école primaire. Elle associe connaissances biologiques, réflexion émotionnelle et apprentissage du respect, contribuant à développer une conscience citoyenne fondée sur les droits individuels et la responsabilité. Au Canada, où l’éducation relève des provinces, les programmes varient mais partagent une même philosophie inclusive. Au Québec, l’Évars est obligatoire depuis 2018 au sein du cours de Culture et citoyenneté québécoise. De 5 à 15 heures annuelles sont consacrées à l’identité, aux relations saines et à la prévention de la violence et des infections.
Article publié dans le numéro 267 de Pour de novembre 2025
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