Pour la FSU une réforme de la formation des enseignants s’inscrit dans notre volonté d’aller vers une École réellement démocratique qui assure la réussite de tous les jeunes, qui lutte contre l’échec scolaire et cherche à faire que les inégalités sociales ne se transforment pas en inégalités scolaires.
Une vraie réforme de la formation ne peut s’inscrire dans une logique d’économies budgétaires ou s’articuler avec des réformes régressives mais doit permettre une réelle élévation de la qualification de tous les personnels d’enseignement et d’éducation, articulant exigences scientifiques et professionnalisation, intégrant dimensions disciplinaire, didactique et professionnelle.
Cela implique une formation progressive et intégrée qui commence dès la licence, intègre le master et l’année de fonctionnaire stagiaire.
Mieux former les enseignants exige également de développer le lien enseignement-recherche à tous les niveaux et dans tous les domaines de la formation.
Il est indispensable de conserver et développer une structure de formation spécifique aux enseignants au sein de l’Université. Les IUFM doivent être rénovés et s’appuyer sur des coopérations avec les différentes composantes d’une université et entre établissements. L’Etat doit assurer un cadrage national de la formation et l’équité sur le territoire national. La formation suppose des approches plurielles avec des équipes pluri-catégorielles de formateurs comprenant aussi des enseignants en service partagé ou des maîtres formateurs.
Force est de constater que les annonces que vous nous faites et qui n’ont fait l’objet d’aucune concertation avec les partenaires sociaux ne répondent pas à ces exigences. Au contraire elles confirment une réforme qui se met en place contre l’avis de tous les acteurs concernés et débouchera à terme sur une ségrégation sociale plus grande et une dégradation de la formation.
La Fsu demande à nouveau l’abandon de cette réforme ainsi que le retrait des textes d’application déjà publiés au profit d’une toute autre réforme.
Cela implique que l’on se donne le temps d’une remise à plat complète – un an selon nous – et que s’ouvrent des négociations autour des axes suivants :
mettre en place un système d’allocations d’études et de pré-recrutement ;
assurer une carte des formations qui permette la préparation de tous les concours ;
élaborer un cadrage national qui articule la mise en place de masters de qualité et une préparation aux concours de recrutement ;
conforter le rôle des IUFM et de leur potentiel de formation pour la formation initiale et la formation continuée ;
mettre en place une année de fonctionnaire stagiaire qui comporte 60% du temps de service accordé à la formation professionnelle ;
établir un plan pluriannuel de recrutement et de résorption de la précarité.
C’est à ces conditions seulement que l’on pourra véritablement améliorer la formation des enseignants.