M. Le Ministre,
M. le Président,
M. le DGESCO,
Mme et M. les membres du CSE
M. le Ministre,
Vous avez récemment rappelé la place centrale de l’École dans la construction d’une humanité plus instruite, plus émancipée et plus heureuse. La FSU partage cette conviction et c’est bien pour cela qu’elle n’a eu de cesse de rappeler à chaque fois à vos prédécesseurs la nécessité d’un investissement plus important dans l’École afin d’améliorer la réussite de tous les élèves.
Pour, « élever le niveau des élèves », le système éducatif a besoin de moyens ambitieux et de reformes qui n’ont rien à voir avec les reformes managériales et technocratiques mises en œuvre ces dernières années. Les personnels ont besoin de réformes qui font sens pour leurs métiers, qui permettent d’améliorer leur action auprès des élèves. L’École doit être pensée, financée et construite pour faire réussir les élèves les plus éloignés de la culture scolaire.
Pour cela, il faut en finir avec l’externalisation de la difficulté scolaire et la multiplication des dispositifs d’accompagnement personnalisé qui n’ont fait qu’accroître les inégalités et enfin donner les moyens aux équipes pour une prise en charge globale de la difficulté scolaire.
La FSU défend le développement de collectifs de travail, dans le respect des qualifications et des métiers, prenant appui sur des équipes pluriprofessionnelles complètes, formées et disposant de temps de concertation.
La FSU le répète après des décennies de transformations qui ont malmené les personnels et les élèves, notre système éducatif est de plus en plus inégalitaire et n’assure plus la promesse d’avenir pour un nombre de plus en plus important de jeunes issus des milieux populaires.
Si l’École a un rôle central pour faire société en formant les citoyennes et citoyens de demain, pour la FSU, elle doit permettre à l’ensemble des élèves d’accéder à une culture commune construite sur des savoirs disciplinaires diversifiés et progressivement spécialisés leur permettant de s’épanouir, de réussir tout au long de leur scolarité et de se qualifier par un diplôme.
Le resserrement des moyens sur les fondamentaux comme la constitution de groupe de niveau est pour nous une erreur pédagogique et politique grave, qui ajoutera de la difficulté aux élèves qui sont déjà en difficulté en mathématiques et en français.
C’est parce qu’il est nécessaire d’élever le niveau de qualification de tous les élèves, d’avoir une école ambitieuse et émancipatrice que nous nous opposons à la réforme engagée sur les lycées professionnels. Cette réforme, rejetée par toutes les organisations syndicales, va contre l’intérêt des jeunes et de la Nation.
Vivement contestée par les professeur·es de lycée professionnel et au-delà, vous faites le choix de maintenir son déploiement alors même qu’elle ne répond en rien aux enjeux éducatifs posés par la jeunesse.
Pour la FSU, l’enseignement professionnel doit aussi permettre d’élever le niveau et poursuivre comme par le passé la montée en qualification des salarié·es. Il doit aussi ouvrir plus largement les possibilités de poursuites d’études dans le supérieur. Contrairement à ce qui a été fait depuis 2008, remettre la transmission des savoirs au cœur du Lycée Professionnel doit être une priorité pour que les jeunes ne se sentent pas relégué·es à la marge du lycée.
Il faut repenser le lycée dans sa globalité en donnant plus de cohérence à ses trois voies, en ancrant le lycée professionnel au lycée général et technologique, en développant les possibilités de réelle passerelle entre celles-ci. Le lycée doit être repensé, pour la formation et la qualification de tous les jeunes dans une scolarité étendue jusqu’ à 18 ans.
Sur le plan salarial, la FSU revendique l’abrogation du Pacte, dont on se rend compte tous les jours qu’il est dévoyé pour faire du chiffre. Conditionnant le travail en effectif réduit à l’intervention de personnels extérieurs, le Pacte est le prétexte pour ne pas réduire les effectifs et ne pas améliorer les conditions d’études au sein de la classe.
Le « plus et mieux d’École » passe par des moyens humains supplémentaires et une profession mieux rémunérée. Non, Monsieur le ministre, la question salariale est loin d’être réglée pour les personnels. La FSU revendique que le budget alloué au Pacte soit utilisé à la revalorisation de toutes les enseignantes et de tous les enseignants. Il est temps non seulement d’augmenter le salaire des personnels de l’Éducation, mais aussi de donner à l’école les moyens de lutter sérieusement contre les inégalités scolaires corrélées aux inégalités sociales contrairement à ce que laisse présager le projet de budget pour 2024.
Enfin, la FSU rappelle que toute réforme de la formation des enseignant·es devra avoir comme objectif d’améliorer celle-ci notamment par l’acquisition de savoirs universitaires outillant professionnellement à des gestes pédagogiques, didactiques et disciplinaires complexes. Cette formation devra garantir, à tous et toutes les enseignant·es, une formation qui repose sur des savoirs scientifiques au service d’une liberté pédagogique éclairée.
Merci !