Mme la directrice – M le président,

Mme et M les membres du CSE,

Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre S. LECORNU a annoncé la « suspension » de la réforme des retraites jusqu’aux prochaines élections présidentielles. Cette annonce est à mettre au crédit des mobilisations sur le budget depuis le mois de juillet, et en particulier de la rentrée sociale inédite construite par les organisations syndicales dans l’unité.

Ces mobilisations ont permis l’expression d’une exigence impérative de justice fiscale, sociale et environnementale et ont obligé E. Macron et son Premier ministre à ce premier recul dans la mise en œuvre de son programme de politique néolibérale, poursuivie sans relâche depuis 7 ans.

Cependant, nous voyons bien que le président n’est pas prêt à rompre totalement avec ses politiques qui ont plongé le pays dans la crise. Le budget de l’État et le budget de la Sécurité sociale déposés hier réaffirment clairement le choix de politiques d’austérité et de refus d’augmenter les recettes de l’État par des mesures de justice fiscale. Ces choix sont dangereux pour la cohésion sociale.

Gel du point d’indice, année blanche pour les pensions, remplacement de l’abattement de 10 % pour les retraité·es par un plafond de 2 000 euros, gel des prestations sociales, doublement des franchises médicales, toujours 3 000 suppressions de postes dans les agences de l’État notamment, tout le projet du précédent Premier ministre y est ! Et ce n’est pas l’ersatz de taxe Zucman assorti de toutes les exonérations possibles qui feront illusion ! La FSU continue d’exiger l’abrogation de la réforme des retraites, la revalorisation des carrières, l’augmentation des salaires et des pensions des agent·es de la fonction publique et des mesures d’égalité salariale entre les femmes et les hommes. La FSU continue d’exiger un tout autre budget pour 2026.

Les défis auxquels notre pays est confronté exigent de mieux répartir les richesses, de renforcer les services publics et notamment le service public d’éducation, de reconnaître le rôle incontournable des agent·es publics, de mieux rémunérer le travail, de se doter d’une protection sociale de haut niveau et d’en garantir l’accès universel.

La FSU alerte depuis des années sur la nécessité de rompre, là aussi, avec des politiques éducatives nocives pour les élèves et les personnels, qui n’ont fait que diminuer le temps scolaire et accroître les inégalités. Il y a plus que jamais urgence à réinvestir massivement dans le service public d’éducation pour enfin mettre en œuvre de réelles politiques de réduction des inégalités dans l’objectif d’augmenter le niveau de qualification de tous les jeunes.

Les assises de la santé scolaire font partie des réformes ratées. Elles se sont faites contre les infirmières, assistantes et conseillères techniques de service social et psychologues de l’Éducation nationale, réduisant la politique éducative sociale et de santé en faveur des élèves à une vision médicalisante qui fragilise autant l’accompagnement des élèves que la lutte contre les inégalités sociales et de santé. Pour gagner en cohérence et en efficacité, il est nécessaire de reprendre un dialogue social constructif sur ces questions comme d’ailleurs sur l’ensemble des sujets traités par ce ministère.

Pendant la période du débat budgétaire, la FSU prendra les initiatives nécessaires pour imposer d’autres choix. Elle s’adressera notamment à l’ensemble des organisations syndicales pour construire les mobilisations sociales les plus larges possibles, afin d’obtenir une véritable rupture avec les politiques d’austérité et un tout autre budget de justice sociale, fiscale et environnementale.

Merci de votre attention.