Communiqué de presse FSU
Les Lilas, le 9 février 2011
Le discours de Nicolas SARKOZY devant le Conseil Economique Social et Environnemental confirme les inquiétudes de la FSU. En effet, derrière des propos généraux à visée consensuelle, il a laissé apparaître des orientations extrêmement dangereuses.
Loin de rappeler la nécessité d’une prise en charge par la société de son financement et de la qualité de son organisation, il écarte a priori la plupart des hypothèses de financements solidaires pour avancer essentiellement la piste de l’assurance privée dont tous les sondages d’opinion, montrent que les français n’en veulent pas. La prudence de son propos dissimule mal la réalité de ses intentions. Sous couvert de préserver le « travail » alors que les entreprises bénéficient d’exonérations massives de cotisations qui n’ont fait aucunement la preuve de leur efficacité en terme d’emploi, il refuse par principe toute modification des prélèvements sur le travail pour financer cette solidarité. Il feint d’ignorer combien la stagnation des salaires et le chômage privent la sécurité sociale des ressources nécessaires. Il « oublie » combien les ressources de l’Etat sont ponctionnées par les réformes successives de la fiscalité et notamment le bouclier fiscal et l’exonération des heures supplémentaires. Il se garde de rappeler comment les départements qui gèrent notamment l’APA sont aujourd’hui asphyxiés par les transferts de charge : son discours construit donc une logique qui débouche sur une contribution accrue des familles et ouvre le voie aux assurances privées. Derrière Nicolas se profile Guillaume, thank you, brother !
Pour la FSU, ce dossier, comme celui des retraites, est un enjeu social qui suppose un débat large sur le partage des richesses, et non des pistes étroites, bornées quoiqu’en dise le président de la république par des choix idéologiques qui veulent soumettre la protection sociale au marché pour le plus grand profit des assurances privées.
Pour la FSU, la prise en charge de la perte d’autonomie relève de la Sécurité sociale avec un financement solidaire à la hauteur des besoins ; elle doit s’appuyer sur des personnels qualifiés et correctement rémunérés, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Pour la FSU, la réflexion devrait aussi porter sur la création d’un service public qui coordonnerait l’ensemble des politiques publiques, facilitant à la fois la vie des personnes âgées et celle des personnes en perte d’autonomie.