La FSU exprime sa solidarité et son soutien à la population de Kanaky Nouvelle-Calédonie, en particulier à la communauté éducative et aux agents des services publics, alors qu’une vague de violences et de dégradations embrase le pays, principalement sa capitale Nouméa.
La Kanaky Nouvelle-Calédonie est une terre de parole. Celle de l’Etat vient pourtant d’être trahie par la remise en cause du gel du corps électoral, élément clé de la représentativité du peuple kanak dans les institutions calédoniennes.
Pour l’ONU, la Kanaky est un pays inscrit sur la liste des territoires non autonomes.
La Kanaky Nouvelle-Calédonie est une terre de partage. En voulant livrer le pays à un seul camp, celui des loyalistes, le gouvernement a rompu l’équilibre trouvé par les accords de Nouméa et de Matignon, qui avaient permis d’envisager la poursuite du processus de décolonisation sur une base consensuelle et dans la perspective d’un destin commun à l’ensemble des populations vivant sur ce territoire, tout en préservant le droit à l’autodétermination du peuple Kanak.
En réaction, nous assistons au soulèvement légitime d’une jeunesse kanak sans autre perspective que la relégation et l’assignation sociale. Les violences de ces derniers jours sont inacceptables, mais après 6 mois de manifestations pacifiques ignorées par le gouvernement, le désarroi et la souffrance qui s’expriment doivent être entendus. Malheureusement le sang a déjà coulé. Le chef de l’Etat et son gouvernement en portent une lourde responsabilité. Seul un geste politique fort de retrait du texte de révision constitutionnelle pourrait ramener rapidement le calme et le dialogue.
La FSU apporte son soutien aux mobilisations syndicales dont celle de l’UTSKE et à celles des personnels enseignants.
La Kanaky Nouvelle-Calédonie n’a pas besoin d’état d’urgence, elle a besoin d’urgence d’un Etat impartial, condition de la restauration du dialogue et de l’apaisement.
Bagnolet, le 16 mai 2024
CPFSUNelleCALEDONIE16.05.2024