Communiqué FSU

Les Lilas, le 13 juillet 2010

Alors que les Français commencent cette période estivale avec beaucoup d’inquiétudes et de préoccupations, le Président de la République a superbement ignoré la réalité quotidienne de la population et n’a apporté aucune réponse pour sortir de la crise et améliorer la situation de l’emploi, du pouvoir d’achat, des retraites…

Il s’est essentiellement employé à justifier sa « réforme » injuste des retraites qui pourtant n’apporte aucune solution pérenne aux problèmes de financement, faisant le choix d’un apport financier minime des hauts revenus, des revenus du capital et des entreprises, l’essentiel des « efforts » portant sur les salariés, les femmes et les jeunes !

Avec cynisme le Président a parlé de « justice » mais s’est bien gardé d’assumer la baisse bien réelle du niveau des pensions, le creusement des inégalités notamment entre les hommes et les femmes…

Avec dogmatisme, il a confirmé le recul de l’âge légal de départ à la retraite, élément « non négociable » selon lui, tout comme l’augmentation du taux de cotisation des fonctionnaires et la baisse de leurs salaires nets.

Aujourd’hui, le gouvernement présente ce projet en Conseil des Ministres. La FSU salue les nombreuses initiatives qui, malgré la période, témoignent de l’ampleur du rejet de cette réforme et de la détermination des salariés, des demandeurs d’emploi, des jeunes et des retraités.

Pour la FSU ce projet reste injuste et inacceptable. Elle confirme son exigence de retrait.

Confisquant aux salariés l’allongement de l’espérance de vie, cette réforme projette de reporter l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans. C’est inacceptable ! Le relèvement des bornes d’âge entraînerait une baisse générale des pensions et aggraverait les injustices en matière de retraites.

Et dans la Fonction publique des mesures concernant l’alignement du taux de cotisation, la situation faite aux mères de famille et la mise sous condition du minimum garanti demeurent. Ce sont autant de reculs indéfendables !

Dans le même temps, un plan de rigueur et d’austérité sans précédent, même s’il refuse de dire son nom, est mis en œuvre : dégradation du pouvoir d’achat des agents publics, remise en cause des services publics avec 100 000 postes supprimés en 3 ans et encore 34 000 suppressions prévues au budget 2011 ! Autant de régressions qui vont toucher aussi bien la justice, l’éducation, la culture, la santé…! Dans l’éducation, c’est 16 000 postes qui seront à nouveau supprimés et des « crédits d’intervention » amputés : scolarisation des moins de trois ans, enseignement des langues vivantes, éducation prioritaire, formation des enseignants, enseignement spécialisé, gouvernance des établissements, service public d’orientation, services administratifs et informatiques… vont faire les frais de cette politique brutale et cynique. Et les seuls propos du Président de la République ont porté sur le développement de mesures sécuritaires vis-à-vis des mineurs (responsabilité pénale des parents) et sur la constitution d’un « fichier » des élèves « décrocheurs » ! Pour faire échec à cette politique, la FSU appelle les personnels à se mobiliser massivement dès les premiers jours de la rentrée à l’appel de ses syndicats.

La FSU appelle à faire du 7 septembre une grande journée de grève et de manifestations avec l’ensemble des salariés du public et du privé, les demandeurs d’emplois, les jeunes et les retraités pour refuser cette réforme des retraites et pour des solutions justes pour pérenniser les retraites par répartition et améliorer le code des pensions.