L’ESR a besoin de 60 000 créations d’emplois titulaires au cours des 10 prochaines années.
En 2018 sur les 200 000 agents recensés par le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation affectés au programme « enseignement supérieur » (programme 150), 65 % sont titulaires de leur poste et 35 % sont contractuels. A cet effectif il faut ajouter environ 130 000 vacataires que le ministère a du mal à comptabiliser car, depuis l’autonomie des établissements, ceux-ci ne font pas remonter systématiquement cette information. Ce taux de contractuels (agents non titulaires – ANT) est le plus élevé de toute la fonction publique d’État. Il est de 30 % chez les quelques 100 000 personnels enseignants-chercheurs et enseignants et atteint même 40 % parmi les 100 000 BIATSS.
Dans la Fonction publique, le statut de fonctionnaire a été mis en place pour permettre aux agents de servir l’intérêt général en demeurant indépendant des pressions de leur hiérarchie, des pressions politiques ou des intérêts particuliers. Il assure également un niveau de qualification et un recrutement sur concours permettant une égalité de délivrance du service public sur l’ensemble du territoire. Il étend la liberté d’expression des enseignants-chercheurs afin de permettre l’exercice de leur liberté académique et scientifique nécessaire à une recherche originale et à un enseignement de qualité.
Pourtant, depuis 2009, le nombre de contractuels ne cesse de croître. La FSU défend un plan massif de titularisation. Le dispositif Sauvadet ne l’a permis que très incomplètement pour les personnels BIATSS et en aucun cas pour les personnels enseignants qui étaient exclus du dispositif. Ainsi, si de 2009 à 2015 nos établissements ont vu chuter de 7 000 ETP le nombre de titulaires et croître de 14 000 le nombre de contractuels, environ 8 000 BIATSS ont pu être titularisés depuis. Mais entre 2014 et 2016, ce sont 774 enseignants-chercheurs qui n’ont pas été remplacés par des titulaires mais par 2 671 enseignants contractuels ! En 2018 nous atteignons le plus bas nombre de recrutements de maîtres de conférences et de professeurs d’université depuis plus de 10 ans, alors que nous devons accueillir pendant les 5 prochaines années 200 000 bacheliers supplémentaires issus du baby-boom de l’an 2 000, au rythme de 40 000 de plus par an ! La dualité du système d’enseignement supérieur français a conduit à un taux d’encadrement des étudiants (personnels enseignants et non enseignants) variant du simple au double entre d’une part, les classes préparatoires et les grandes écoles, et d’autres part les universités. De plus, il subsiste des inégalités de dotation historique en emplois et en budgets entre universités que les appels à projet de type PIA ne cessent d’accroître !
Enfin, les organismes de recherche ont vu leurs effectifs décroître au cours des 10 dernières années.
C’est pourquoi le FSU revendique la création de 6 000 emplois titulaires (enseignants, enseignants-chercheurs, chercheurs, administratifs et techniciens) par an durant les 10 prochaines années.