Communiqué de presse de la FSU
Les Lilas, le 24 août 2012
La FSU condamne le meurtre, par la police, jeudi 16 août, de 34 grévistes d’une mine de platine sud-africaine. Salariés de l’entreprise britannique Lonmine, ils revendiquaient un peu plus du triplement de leur salaire (hors primes), aujourd’hui de 400 euros mensuels pour un travail dans des conditions extrêmement dures.
L’Afrique du Sud détient environ 80% des réserves connues de platine et assure plus de 75% de sa production. Depuis l’année 2000, le cours du platine a été multiplié par quatre. Les mineurs de Lonmine n’ont pas profité de cette augmentation, mais ont été victimes d’un chantage exercé par l’entreprise britannique – reprendre le travail ou être licenciés – et d’un massacre sous les balles de la police.
Vingt ans en arrière, l’apartheid était aboli. Puis, en 1994, l’ANC remportait les élections nationales. Arrivée au pouvoir, l’ANC dû renoncer à la Charte de la Liberté dont l’ambitieux programme social passait notamment par la nationalisation des mines. Les détenteurs de l’appareil économique conservèrent leur position acquise lors de l’apartheid et des politiques néolibérales furent mises en œuvre. Le tout sous la pression des pays occidentaux, du FMI et de la Banque mondiale : l’Afrique du Sud était alors écrasée par une dette héritée de… l’apartheid !
La FSU condamne le contexte néolibéral qui fait obstacle aux droits des travailleurs d’Afrique du Sud soumis aux jeux des multinationales. Lonmine est une entreprise britannique, une entreprise de l’Union européenne. Sa politique en Afrique du Sud nous concerne. La FSU demande d’autres modalités d’échanges économiques internationaux, basées sur les besoins économiques, sociaux et environnementaux.
La FSU exprime sa consternation devant l’horreur du massacre du 16 août et adresse ses condoléances aux familles des victimes et à leurs proches. Elle appelle à ce que la clarté soit faite et à ce que les coupables soient traduits en justice.
La FSU exprime sa solidarité avec l’ensemble des mineurs d’Afrique du Sud et avec les forces syndicales Elle demande que cesse toute répression contre les grévistes et que des négociations s’ouvrent sur la base de leurs revendications.