Afghanistan : pour la paix, la démocratie et la reconstruction,
pour le retrait des troupes françaises
La force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan (FIAS) prévue par la résolution 1386 du Conseil de Sécurité des Nations Unies de 2001 et dont le commandement a été confié à l’OTAN par la résolution 1510 se montre incapable de remplir son rôle « d’aider l’Autorité intérimaire afghane et ses successeurs à maintenir la sécurité dans les régions de l’Afghanistan en dehors de Kaboul et ses environs, de façon que les autorités afghanes ainsi que le personnel des Nations unies et les autres personnels civils internationaux qui contribuent, en particulier, à l’effort de reconstruction et à l’action humanitaire puissent travailler dans un environnement sûr. La situation est aggravée par la présence de troupes américaines qui ne sont couvertes que par la «note diplomatique» échangée par l’Administration Bush et le gouvernement intérimaire non élu d’Hamid Karzai qui donne pratiquement carte blanche aux forces américaines, y compris les mercenaires qui s’y trouvent, pour mener des opérations comme bon leur semble.
Les troupes françaises envoyées par le Président de la République sont associées à cette intervention OTAN sous mandat de l’ONU et de fait à celle des troupes américaines sans mandat international, qui sont responsables de la plupart des bombardements sur des cibles civiles qui font de nombreuses victimes, ajoutant au sentiment légitime d’occupation de la population.
Le bilan de cette présence militaire est dramatique. L’insécurité s’est développée. Dans cette situation, les talibans risquent de recueillir une nouvelle légitimité.
Résultat la population afghane est loin de pouvoir profiter des efforts de reconstruction et de l’action humanitaire promises. Ainsi à Kaboul, moins de 30% des habitants ont l’eau potable. La misère est telle qu’une partie de la paysannerie afghane est retournée, pour assurer sa subsistance, à la culture du pavot, matière première de la fabrication d’opium et d’héroïne.
La communauté internationale doit s’engager beaucoup plus activement pour sortir la population afghane de la pauvreté. Les mandats de l’ONU doivent être changés dans le respect d’un droit international s’appliquant à tous et mis en œuvre différemment. La France doit faire prévaloir une politique fondée sur le droit, l’exigence de sécurité collective et préventive et le désarmement. Elle doit développer des coopérations en faveur du développement durable et des droits de l’Homme.
Nous demandons aux parlementaires et au président de la République :
d’ordonner le retrait du dispositif militaire français ;
de travailler, en particulier avec l’UE et l’ONU, à une solution qui favorise la reconstruction et la souveraineté de l’Afghanistan.
La FSU appelle à la manifestation unitaire du 20 septembre.
La FSU participera aux délégations à l’Assemblée Nationale et au Sénat, le 22 septembre, jour du débat sur l’autorisation de la prolongation des forces armées en Afghanistan.