La FSU rappelle son opposition à l’enfermement des étrangers pour défaut de papier.
Comme le soulignait récemment la CIMADE, l’entrée en fonction prochainement de ce véritable camp d’internement marque une nouvelle étape d’industrialisation de la rétention.
En effet, alors que la réglementation limite à 140 places la capacité d’un centre de rétention, la construction de ce nouveau centre fait passer le CRA du Mesnil-Amelot à une capacité de 240 personne, lui donnant alors le triste record d’être le plus grand Centre de Rétention administrative de France. Il n’est pas inutile de rappeler qu’en 2008, le contrôleur général des lieux de privation de liberté s’inquiétait de « la fiction de « plusieurs centres » placés en un même lieu » tandis que de son côté la Cour des comptes estime qu’ « il peut être considéré qu’au-delà de 80 places, le CRA devient une sorte « d’usine à éloigner » peu propice à l’attention individuelle que doit recevoir chaque retenu, ne serait-ce que pour éviter qu’il s’oppose à son retour ».
D’exceptionnel, l’enfermement des personnes en situation irrégulière devient peu à peu un outil banal de la politique migratoire nationale et européenne.
L’ouverture du centre du Mesnil 2 est le prémisse de l’ouverture de véritables camps d’internement qui font fi des droits les plus élémentaires et de la dignité humaine et dans lesquels la société civile aura de moins en moins de possibilités d’agir. Les retenus auront de grandes difficultés à y faire valoir leur droit. Ainsi, avec la construction de deux salles d’audiences à proximité immédiate du camp, un véritable « village judiciaire » va ouvrir sur place, à l’abri du regard du public et bien loin de tout contrôle démocratique. La rétention administrative s’apparente de plus en plus au monde carcéral.
Ce centre équipé de grillage, barbelés, caméras, détecteurs de mouvements sera aménagé pour recevoir les enfants. Ce sera LE centre de rétention des enfants en Ile-de-France
La FSU rappelle que la place des enfants n’est pas derrière des barbelés, et appelle à se mobiliser contre l’ouverture de ce camp.