Communiqué de presse du Collectif éducation

contre les LGBTphobies en milieu scolaire

FCPE, Fep-CFDT, Ferc-CGT, FSU, Sgen-CFDT,

UNSA Éducation, UNEF, FIDL, UNL

Paris, le 1er avril 2011

Depuis deux ans et les annonces faites par M. Xavier DARCOS en mai 2009 au Collectif éducation contre les LGBTphobies* en milieu scolaire, les attentes étaient fortes pour qu’enfin une vraie politique de lutte contre les discriminations, notamment LGBT, soit mise en œuvre de façon efficiente.

Le rapport « Discriminations à l’Ecole » de la DGESCO paru en septembre 2010, faisant suite à la cinquantaine d’auditions initiées en décembre 2009 (!), laissait augurer que le ministère allait désormais agir contre les discriminations en mettant en place des dispositifs concrets. Mais il aura fallu six mois à M. Luc CHATEL pour s’exprimer… et au final commander un nouveau rapport.

Que d’atermoiement pour aboutir à une grande désillusion pour les acteurs de terrain !

Force est de constater que les promesses faites par les Ministres successifs n’ont pas été tenues (à l’exception de l’extension de la campagne d’affichage de la « Ligne Azur** » aux collèges).

Ont ainsi été escamotés :

 les groupes de travail spécifiques à chaque thématique,

 la participation des acteurs sociaux à la réflexion,

 la prise en compte de l’identité de genre,

 la formation initiale de l’ensemble des personnels (sous forme de module),

 la sensibilisation des élèves au cours de leur cursus scolaire,

 …

La seule réponse du Ministre, exprimée lors du CNVL du 29 mars dernier, est la création d’un Conseil scientifique sur les discriminations à l’école qui n’aura comme priorités que de traiter de « l’égalité des chances » et de l’égalité filles-garçons.

Fi du rapport de la DGESCO et de ses recommandations ! Ce dernier ne priorisait et ne hiérarchisait pas de discriminations, au contraire du Ministre qui en occulte l’immense majorité et semble ignorer que les personnels et les parents y sont également confrontés.

L’égalité des chances, sous l’égide de la « méritocratie républicaine », n’est pas l’égalité et encore moins la garantie d’une politique efficace contre les discriminations. La prévention des discriminations ne relève pas non plus de la lutte contre la violence ou le harcèlement.

Le Collectif s’indigne de cette mascarade ministérielle qui méprise les difficultés vécues au sein de la communauté éducative.

* Discriminations à l’encontre des lesbiennes, gays, bi et trans.

** Dispositif d’écoute téléphonique pour les personnes qui se posent des questions sur leur identité ou leur orientation sexuelle.