Communiqué de presse de la FSU
Les Lilas, le 28 septembre 2012
Le gouvernement vient de présenter en Conseil des ministres le projet de loi de finances 2013. Dans une période où la montée du chômage, les prévisions de croissance en baisse, la possibilité même d’une récession en France imposent une réorientation complète des politiques économiques et sociales et des mesures rapides en faveur de l’emploi et du pouvoir d’achat, les attentes sont fortes.
Le gouvernement propose un effort de 30 milliards d’économie qui s’ajoute aux 6 milliards de hausse d’impôts votés en juillet dernier. Si certaines mesures fiscales vont dans le bon sens (mise à contribution des plus hauts revenus et des grandes entreprises, relèvement de l’ISF, intérêts et dividendes soumis au barème de l’impôt sur le revenu, fin de la niche « Coppé » …), ce n’est pas la réforme fiscale d’ampleur indispensable.
L’objectif affiché de réduction à 3% du PIB en 2013 du déficit public et de la construction des budgets nationaux dans le cadre d’une « règle d’équilibre budgétaire » imposée par le TSCG européen (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) conduisent à de nouvelles restrictions dans les dépenses publiques. C’est pourquoi la FSU demande aux parlementaires de ne pas le ratifier. Le gouvernement ne doit pas s’inscrire dans la poursuite d’une logique d’austérité et de réduction des dépenses publiques qui réduisent les revenus, la consommation, la production et par conséquent … les recettes fiscales.
Si la FSU apprécie positivement l’annonce de l’arrêt des suppressions des postes dans la fonction publique et les créations d’emplois dans les secteurs prioritaires (Éducation, justice, sécurité), elle ne peut accepter que cela se fasse au prix de suppressions d’emplois dans les autres ministères affaiblissant de fait les missions qu’ils ont en charge. Pour améliorer la qualité des services aux usagers et les conditions de travail des personnels, il est nécessaire de créer aussi des emplois dans d’autres secteurs. De même « les contraintes budgétaires » ne peuvent être indéfiniment utilisées pour ne pas négocier la revalorisation des salaires des agents de la Fonction publique et des services publics.
Le gel des dépenses en valeur va peser sur des collectivités territoriales déjà en difficulté. Les finances publiques ne se résument pas à des charges pour un pays, elles représentent avant tout les conditions indispensables pour permettre au plus grand nombre l’accès aux services publics, aux prestations sociales. Elles sont un levier des politiques publiques d’emploi, de logement…et jouent un rôle moteur dans le développement de l’activité économique.
C’est pourquoi la FSU demande l’ouverture de discussions sur la question de l’emploi dans la Fonction publique et les services publics.
Pour la FSU, il est temps de rompre avec l’idée que la Fonction publique serait une charge. Elle est bien un investissement d’avenir, une chance qui contribue à davantage de justice sociale, d’égalité et un atout pour sortir de la crise. Dans le contexte que nous connaissons, cela prend encore davantage de sens.