Communiqué FSU
Les lilas le 23 juin 2008
En décembre et janvier dernier, plusieurs grèves de la faim dans des centres de rétentions avaient mis sur le devant de la scène l’inhumanité dans laquelle des hommes et des femmes sont maintenus en détention pour le seul fait de n’être pas administrativement en règle avec les procédures d’accueil et de séjour des étrangers.
Ces procédures ont été particulièrement durcies depuis 2003 à travers des lois qui s’appuient sur une conception cynique visant à distinguer une immigration choisie, immigration de travail où les pays riches vont faire leur marché parmi les travailleurs les mieux formés par leur pays d’origine et une immigration subie, où le droit à vivre en famille est foulé aux pieds.
Les grèves récentes des travailleurs « sans-papiers » rappellent, s’il en était besoin qu’une partie du fonctionnement de notre économie repose sur eux et le cynisme des milieux économiques qui exploitent des clandestins rejoint là l’hypocrisie des milieux politiques qui instrumentalisent l’immigration pour satisfaire une clientèle électorale gagnée par des thèses racistes.
La mort samedi dernier au centre de rétention de Vincennes d’un ressortissant tunisien de 41 ans, dont un co-détenu avait pourtant signalé dès vendredi un état de santé inquiétant et l’incendie qui a détruit le centre dimanche illustrent l’impasse dans laquelle se trouvent toutes politiques, française comme européenne, qui n’entrevoient la question migratoire que sous un angle répressif.
La FSU dénonce et combat avec la plus grande vigueur ces politiques qui viennent d’être renforcées par le vote récent au Parlement européen de la directive dite « Retour ». Elle s’associe et apporte tout son soutien aux nombreux mouvements, organisations et associations qui appellent à un autre traitement des migrations.
Elle se joint à l’appel à manifester le 24 juin à 18 heures devant le CRA de Vincennes.