Communiqué de presse
Les lilas le 27 juin 2008
Samedi prochain aura lieu la Marche des Fiertés LGBT, autour du thème « Pour une école sans AUCUNE discrimination ».
Dans le mot d’ordre l’insistance sur « aucune » a son importance : il s’agit de réaffirmer que toutes les discriminations doivent être combattues, et qu’il ne saurait être question de les hiérarchiser voire de faire silence sur certaines. L’école en effet a longtemps laissé planer un silence gêné sur tout ce qui pouvait concerner l’homosexualité, neutralisée dans sa volonté de combattre l’homophobie en raison de l’amalgame fréquent que l’opinion commune prétend faire avec le prosélytisme ou, pire encore, la pédophilie.
Depuis la fin des années 90 la FSU et les syndicats qui la composent ont pleinement pris conscience des conséquences douloureuses des discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre : mal-être des personnels qui préfèrent taire, dissimuler voire mentir sur leur vie privée pour s’éviter des amalgames qui peuvent nuire durablement à leur vie professionnelle, sur-représentation inquiétante des adolescents et adolescentes homosexuels dans les tentatives de suicides ou les morts par suicide.
La FSU considère qu’il est urgent d’en finir avec cette gêne et ce déni.
Les personnels homosexuels doivent pouvoir exercer leur profession sans sentir peser sur eux le risque d’être dévoilés à leur insu, et doivent se sentir autorisés à vivre leur vie privé sans s’interroger sur ce qu’ils peuvent dire d’eux-même et ce qu’ils doivent cacher. Ils doivent à cet égard recevoir la protection de leur hiérarchie.
Les élèves doivent être amenés à respecter et à porter un regard ouvert sur la diversité : il est temps de banaliser ce qui n’est, somme toute, qu’une attirance affective et sexuelle et qui ne regarde que la personne qui l’éprouve.
Le ministre de l’éducation a fait des annonces en ce sens. Il doit se donner les moyens de les faire suivre d’effets, particulièrement en matière de formation des personnels et d’information des élèves, de l’école primaire à l’université. Des outils pédagogiques doivent être conçus et promus pour faire sortir l’homosexualité du silence dans laquelle la maintient le système éducatif. Ce n’est qu’à ce prix que l’on parviendra efficacement à faire reculer et pour finir disparaître des préjugés d’un autre âge qui empoisonnent la vie d’une partie de nos concitoyens.
La FSU prendra toute sa place dans cette Marche, dans le cortège intersyndical du « Collectif Education contre les LGBTphobies en milieu scolaire » placé en 11ème position.
Gérard ASCHIERI la représentera dans le carré de tête.