Après sa rencontre avec un certain nombre de partis de gauche dont le compte rendu est ici https://fsu.fr/compte-rendu-de-la-rencontre-avec-les-representant-es-des-4-candidat-es-a-lelection-presidentielle-a-linitiative-de-la-fsu-8-decembre-2021/ la FSU a rencontré à leur demande les équipes de La REM puis celles de LR.

 

Sans surprise, le programme des deux organisations concernant la fonction publique a de quoi inquiéter la FSU.

 

LREM

  • Les équipes fonction publique de LAREM défendent le bilan de la loi de transformation de la fonction publique (TFP) qui selon eux a permis une « déconcentration », une gestion qui serait désormais « moins uniforme ». Selon eux, il s’est agi de donner « plus de responsabilités » aux managers. Or, même de ce point de vue, ce bilan est contestable pour la FSU, rien n’a été « fluidifié », c’est au contraire davantage d’opacité et d’incompréhension des décisions qui en résultent.
  • Insistance de leur part sur l’idée que le programme n’est pas encore calé. Nous avons par exemple interrogé sur les annonces concernant « la suppression des concours dans l’enseignement », il nous a été répondu que cela n’était pas une piste explorée réellement, et que de toutes façons tout serait tranché par le candidat…
  • Reconnaissent que les annonces au début du précédent quinquennat en nombre de postes à supprimer (120 000) n’ont pas aidé car cela a écrasé les « améliorations qualitatives » qui étaient visées… il n’y aura donc sans doute pas de tels objectifs chiffrés cette fois-ci
  • Assument la méthode de revalorisation par secteurs, le point d’indice est selon eux « trop uniforme » et général, et il faut redéfinir globalement l’architecture des salaires dans la fonction publique, analyse que nous avons contestée .
  • D’accord pour dire qu’il y a de forts enjeux d’attractivité et de formation des agents publics. Ils voulaient nous entendre sur les plans de formation et sur la mobilisation du CPF (compte personnel de formation) par les agents.
  • Retraites : confirment le projet de faire 3 grands régimes (un pour les salariés du privé, un pour les indépendants et un pour les fonctionnaires) mais tout cela n’est pas encore bien ficelé. Cela se ferait dans le cadre d’un recul de l’âge légal et d’un allongement des durées. Le régime des fonctionnaires maintiendrait certains grands principes actuels (calcul sur l’indice détenu en fin de carrière) mais intègrerait beaucoup plus les primes et indemnités…

 

Les Républicains

  • Insistance sur le fait que dans le programme de V Pécresse, un arbitrage interne aux républicains a permis de prévoir le maintien du statut de la fonction publique d’état et a priori de l’hospitalière. En creux, cela signifie donc que la territoriale est clairement sur la sellette en termes de statut, la FSU considère que ce serait une catastrophe pour le modèle social français, notamment en termes de dérives clientélistes possibles, de qualité du service rendu aux usager-es, etc (et ce même si on comprend bien que d’autres sensibilités de LR prévoyaient « pire » en remettant en cause tout recrutement sous statut pour l’ensemble de la fonction publique sauf le « régalien »)
  • Accord pour dire qu’ Emmanuel Macron a « méprisé les corps intermédiaires » et qu’il faudrait retravailler la question des régulations, notamment en revenant sur certains aspects de la loi TFP. Mais ils n’en disent pas davantage…
  • Plan de LR : suppression en solde de 150 000 postes sur le quinquennat, avec 200 000 suppressions et 50 000 créations (10 000 éduc, 25 000 santé, 10 000 justice). Sur les suppressions, rien de précis sur la méthode, LR parle des « structures para étatiques », des « doublons », sans faire la preuve qu’on peut supprimer 200 0000 postes sans remettre en cause le service rendu
  • Dans le programme LR, annulation de la suppression des grands corps (diplomatiques, préfectoral, etc) mise en œuvre par le gouvernement à la fin du quinquennat
  • Retraites : pas de projet de réforme systémique, donc V pécresse propose de reculer l’âge à 65 ans et sans doute augmenter les durées sans remise en cause du code des pensions et de l’architecture des régimes (donc pas de suppression du calcul des pensions sur l’indice détenu en fin de carrière etc, ce qui n’en rend pas moins le projet d’allongement de l’activité et de diminution des pensions inacceptable pour la FSU)