Communiqué FSU – CGT
Montreuil, le 16 décembre 2010
La FSU et la CGT se sont retrouvées ce jour au siège de la CGT. Cette rencontre a été l’occasion de larges et fructueux échanges.
Au plan de la situation sociale et économique, nos deux délégations partagent de nombreux éléments d’appréciation et d’analyse.
La politique menée par le président de la République, satisfaisant, quand elle ne les devance pas, les principales exigences du MEDEF, tout comme les réformes gouvernementales, sont dévastatrices en matière d’emploi, de développement industriel, de service public, de pouvoir d’achat. Les fortes inégalités et les injustices qu’elles engendrent se sont encore aggravées avec les mauvaises réponses apportées à la crise financière du système capitaliste.
La loi sur les retraites est tristement emblématique de ces orientations néfastes pour le plus grand nombre.
La CGT et la FSU se félicitent vivement de l’inédit mouvement unitaire interprofessionnel que, chacune pour leur part, avec leurs approches respectives, elles ont contribué à construire. Le soutien massif et continu de l’opinion qui a ainsi été gagné et la mobilisation exceptionnelle sont des points d’appui majeurs pour l’ensemble des batailles revendicatives. Indubitablement, malgré le coup de force gouvernemental imposant la réforme, une donne nouvelle et positive est créée, qu’il faut prolonger et dont, avec toutes les organisations syndicales, il faut approfondir les enseignements. Toutes les questions liées à l’emploi, au pouvoir d’achat restent des préoccupations majeures des salariés. Alors que s’ouvrent des dossiers importants, celui de la réforme de la fiscalité et celui de la protection sociale, il est nécessaire de poursuivre le travail et les actions unitaires initiées.
Les deux organisations syndicales conviennent de se concerter aussi pour étudier plus particulièrement les conséquences des orientations des organisations patronales en matière éducative.
S’agissant des retraites, nos deux organisations affirment de nouveau leur refus de cette loi injuste et inefficace. L’urgence est toujours à l’ouverture de véritables négociations pour une toute autre réforme et donc, à ce que celle passée en force ne trouve pas à s’appliquer. Confortées par cette démarche revendicative partagée, la FSU et la CGT apprécient très favorablement le travail en commun débuté en mars 2009. Nos deux organisations sont déterminées à le poursuivre et à le renforcer.
D’ores et déjà, elles organisent une troisième initiative nationale le 9 février 2011 à Paris sur le thème des jeunes salariés, de leurs attentes vis à vis du syndicalisme.
Au-delà, la CGT et la FSU estiment qu’il est possible et souhaitable d’aller plus loin.
Dans le cadre d’une démarche ouverte, elles estiment nécessaire que le débat sur les évolutions du paysage syndical s’intensifie pour construire et renforcer un syndicalisme rénové de transformation sociale, articulant luttes et propositions. Pour cela, elles souhaitent que le maximum d’initiatives se développe à tous les niveaux avec les salariés.
Elles encouragent leurs organisations respectives et leurs militantes et militants à se rencontrer pour échanger sur ces enjeux et sur le travail commun.
Après une année 2010 qui s’est caractérisée par de puissantes mobilisations unitaires, les conditions d’un rassemblement plus durable des forces syndicales doivent être recherchées. Elles contribueront au renforcement de la syndicalisation dans le pays.
Elles conviennent de se revoir à la fin du premier semestre 2011 pour faire le point et envisager les suites à donner à ces résolutions.