Communiqué de presse FSU
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Lille, le 3 février 2010

Encore une fois, le Ministre de l’Education Nationale communique à grands renforts médiatiques sur la « sécurisation » des établissements scolaires.

Après la mort tragique d’un lycéen dans le Val de Marne, Luc Chatel dresse un bilan d’étape de la « sanctuarisation » des établissements scolaires engagée l’an dernier et appelle au renforcement et à l’accélération de ce qui, pour la FSU, se réduit à une politique sécuritaire, qui ne règle en rien le fond de la question des violences à l’Ecole. Cette violence ne peut être isolée des violences économiques et sociales…

Les « diagnostics de sécurité » établis montrent un profond décalage entre les annonces gouvernementales et les besoins identifiés par les établissements. Cela met en lumière, comme les études l’ont déjà démontré, que la mise en place de portiques de sécurité, par exemple, ne constitue pas une solution pour faire face à la violence en milieu scolaire pour près de 99% d’entre eux. En revanche, la grande majorité des besoins identifiés par les établissements concernent l’aménagement des locaux mais les travaux n’ont pas encore été réalisés, faute d’engagements financiers.

Concernant les équipes mobiles de sécurité, le Ministre entretient un grand flou derrière l’apparente objectivité des données statistiques qu’il multiplie à l’envi. Comment peut-on imaginer que ces équipes puissent constituer une réponse à la violence scolaire ? En effet, à aucun moment il n’évoque par exemple le statut des personnels qui composent ces EMS. La FSU rappelle qu’ils ont été recrutés pour l’essentiel parmi des jeunes sans expérience ni formation et qu’ils occupent des emplois précaires quand ce ne sont pas de jeunes retraités. D’ailleurs, le Ministre se garde bien de préciser quel est leur impact ni dans les établissements dans lesquels ils sont basés ni dans ceux où ils interviennent. Rien ne saurait justifier la généralisation de ce dispositif.

Il existe depuis longtemps des relations entre les établissements scolaires et la police ou la gendarmerie. Pour autant, il ne saurait être question, pour la FSU que des policiers ou des gendarmes soient installés dans les établissements.

La FSU s’interroge sur la mission maintenant confiée à Alain Bauer, conseiller spécial de N. Sarkozy, intitulée : « l’évolution des règles et des sanctions disciplinaires, et sur le rôle des familles dans la prévention de la délinquance ». Nous ne pouvons accepter le présupposé que les parents seraient systématiquement défaillants et responsables de la délinquance de leurs enfants. Ce n’est pas en stigmatisant les parents que l’on résout leurs difficultés éducatives.

La FSU conteste le traitement de la sécurité des établissements scolaires essentiellement par la voie de dispositifs sécuritaires et répressifs. Ceux-ci ne cessent de montrer leurs échecs, participent à la diffusion d’une représentation négative de la jeunesse et augmentent les difficultés vécues par les élèves et les personnels. Ces amalgames souvent crées par la médiatisation de faits divers sont en complète opposition avec les valeurs éducatives de l’Ecole et avec le développement d’un climat propice aux apprentissages éducatifs.

La diminution du nombre des personnels formés et qualifiés dans les établissements scolaires, ainsi que l’application de réformes engagés par le gouvernement, produisent de l’exclusion et donc de la violence – dont les élèves sont les premières victimes.

La FSU rappelle que c’est par le renforcement des équipes pluri-professionnelles complètes (COP, CPE, Assistants Sociaux, Infirmières, Médecins scolaires, personnels administratifs, personnels techniques, personnels de direction, personnels de Vie Scolaire, …) que des solutions concrètes et pérennes pourront voir le jour.