Un puissant mouvement populaire de contestation se déroule en Serbie depuis près d’un an maintenant, face à un régime corrompu et autoritaire. Des centaines de milliers de citoyens, notamment la jeunesse, se mobilisent pour la démocratie et l’Etat de droit et contre la corruption de manière massive, autogérée et pacifique, témoignant d’un profond désir majoritaire de changement dans la société.
Le silence des gouvernements européens et de l’UE sur cette situation est très inquiétant et devient assourdissant, concernant notamment la France qui se targue d’avoir vendu 12 avions Rafale à la Serbie, tentant de cultiver des liens privilégiés avec un gouvernement qui, en même temps, apporte son soutien au régime de V. Poutine en Russie et héberge dans ce cadre des centres d’entraînement visant la Moldavie et l’Ukraine.
La répression, menée soit directement par les forces de police et l’armée, soit par les milices du parti au pouvoir, le SNS, s’aggrave. Elle vise notamment les jeunes, les femmes et les enseignants. Ceux-ci font notamment face à des pressions considérables de la part du gouvernement, avec des licenciements et des intimidations fréquentes.
Un écrasement du mouvement démocratique en Serbie aurait des conséquences régionales et européennes en renforçant l’autoritarisme et l’extrême droite.
Pour l’ensemble de ces raisons, qui impacteront aussi la défense de l’Etat de droit dans notre propre pays, la FSU affirme son soutien aux aspirations légitimes des citoyens serbes pour une démocratie authentique, respectueuse des droits de chacune et de chacun. La FSU demande aux autorités européennes et au gouvernement français de prendre leurs responsabilités en condamnant la répression en Serbie et en prenant des mesures vis à vis du gouvernement serbe pour garantir le respect des droits humains.