L’ampleur de la crise du coronavirus amène des remises en cause profondes, directement, en raison de sa violence, mais aussi, de manière peut-être plus diffuse, car elle pourrait être une forme de répétition générale d’événements catastrophiques amenés à se multiplier.
Sortir de cette crise, ce n’est donc pas avancer des solutions toutes ficelées ou afficher des certitudes sur les chemins à suivre qui dépendent d’ailleurs beaucoup de paramètres que personne ne maîtrise : évolution du virus, découverte d’un vaccin et/ou d’un traitement efficace contre le CO VID 19, etc. Mais il y a une méthode dont le syndicalisme est porteur et qu’il avance, pour le coup, avec certitude : on ne sortira de la crise et on n’évitera les suivantes qu’en construisant les solutions avec celles et ceux qui font concrètement le monde, les travailleur-ses, en partant des besoins de l’ensemble de la population et non de la volonté de préserver les intérêts de quelques-un-es.
Cela passe bien sûr par la défense inconditionnelle de la santé et de la sécurité, Or, en la matière, l’Etat s’est avéré défaillant sur la protection de la population et en particulier des agent-es de la Fonction publique en ne leur fournissant pas du tout ou partiellement ou tardivement les moyens nécessaires et suffisants alors qu’ils et elles se dévouent à l’intérêt général et à des missions vitales pour la population, dans des services publics mis à mal par des années de politiques d’austérité. La gratuité des masques pour toutes et tous est donc une revendication prioritaire dans la période.
Cela passe ensuite par une discussion de fond sur les bases du monde nouveau à construire. La FSU est partie prenante du collectif « urgence sociale et environnementale » à l’origine de la dynamique « plus jamais ça ! », regroupant syndicats et associations. Puisse cette construction originale dépasser les clivages stériles et sans fondement (ceux qui, en particulier, opposent l’écologie d’un côté et l’emploi de l’autre), et surtout irriguer le débat public pour imposer des solutions de progrès.