En quoi les étudiants sont-ils concernés par la loi « Travail » ?
Nous sommes déjà précaires pendant nos études, il faut souvent travailler pour les financer. Nous sommes également précaires pendant notre insertion professionnelle, il faut multiplier les CDD, les stages ou les services civiques rémunérés la moitié du Smic. Avec ce projet de loi, le gouvernement veut nous imposer de travailler plus et de gagner moins tout en facilitant les licenciements. C’est la précarité à vie.
Que lui reprochez-vous essentiellement ?
La logique de la « Loi Travail » est l’inversion de la hiérarchie des normes. Les accords d’entreprises pourront faire reculer les droits des salariés en remettant en cause les accords de branche. C’est la concurrence généralisée. Les salariés subiront un chantage à l’emploi non seulement sous la menace d’une délocalisation mais aussi à cause de la concurrence d’une entreprise du même territoire qui aura imposé à ses salariés de déroger à l’accord de branche. Le gouvernement invente le dumping social de proximité !
Le gouvernement a finalement annoncé des mesures pour les jeunes, qu’en pensez-vous ?
Grâce à la mobilisation unitaire de ces dernières semaines, le gouvernement a été contraint de répondre à des revendications portées par les organisations de jeunesse. C’est un plan d’investissement important de 500 millions d’euros que les jeunes ont arraché. C’est la preuve que la mobilisation paye, et c’est un point d’appui pour obtenir de nouveaux droits : statut des apprentis, protection sociale des jeunes, droit à une formation de qualité et accès à un emploi stable, digne et rémunéré à hauteur des qualifications.