photo : (11 février 2016, Mexico) Manifestation en hommage aux journalistes du Veracruz assassinés © AFP PHOTO/RONALDO SCHEMIDT
Quelle est la situation des journalistes au Mexique aujourd’hui ?
Elle est catastrophique. Depuis 2000, plus de 100 journalistes ont été tués dans le pays et 20 ont disparu. Malgré quelques initiatives du gouvernement, (création d’un mécanisme de protection, parquet fédéral spécialisé dans les crimes commis contre la liberté d’expression) les journalistes et médias souffrent régulièrement d’intimidations de toutes sortes, sont les cibles d’agressions physiques et de menaces.
Ils se voient souvent contraints à l’autocensure ou à des déplacements forcés pour échapper à la violence. Le Mexique, 147e dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, est définitivement le pays le plus dangereux pour les journalistes dans l’hémisphère.
La communauté internationale et les États ont-ils la possibilité d’agir ?
Les organisations internationales et États doivent faire pression sur le Mexique pour que le gouvernement adopte des mesures plus efficaces pour protéger les journalistes du pays. Il est important de rappeler que toute agression contre un journaliste est non seulement une attaque à l’intégrité physique d’un individu mais
aussi une atteinte à la liberté d’expression de l’ensemble de la société.
Et comment intervient RSF ?
Depuis le bureau Amérique Latine de RSF, basé à Rio de Janeiro, nous assistons des journalistes en situation risquée, dénonçons de graves violations à la liberté de la presse et réalisons des enquêtes sur le terrain, comme cela a été le cas pour l’élaboration du rapport « Veracruz : les journalistes face à l’état de peur ». Notre
représentante au Mexique est en contact régulier avec les autorités pour le suivi des enquêtes et pour faire avancer les recommandations de RSF dans ce pays.