Où en est-on de la stratégie pauvreté annoncée il y a deux ans ?
Elle est enterrée. Le gouvernement a tenté de prendre la mesure de conséquences du confinement, en relogeant les personnes à la rue par exemple. Par la suite il n’a pas été à la hauteur. Jean Castex ne parle pas des personnes en situation de pauvreté. Le secrétariat d’état dédié a été supprimé. C’est un signe. Il aurait fallu le garder et l’attacher au premier ministre car la question est transversale.
Quelle prise en compte de la pauvreté dans le plan de relance Covid ?
Quelques miettes ! Il faut attendre la page 263 pour voir figurer 100 € supplémentaires d’allocation scolaire, ce qui représente 0,8 % du budget du plan de relance. Pour 10 millions de personnes en situation de pauvreté. Il y a aussi dans le plan le ticket resto U à 1 €, mais cela ne concerne pas les jeunes en situation de grande pauvreté qui sont hors système scolaire et n’ont rien. Eux sont passés à travers les mesures prises pour les jeunes.
Dans ce contexte quel sera le visage de la journée de lutte contre la misère du 17 octobre ?
D’abord ce qui me réjouit c’est que pour un sujet qui concerne tout le monde, syndicats, associations de lutte contre
la pauvreté et aussi pour le climat, sont de plus en plus nombreux à participer à son organisation. Les plus pauvres sont les plus touchés par les problèmes environnementaux. ATD Quart Monde, travaille depuis longtemps à agir pour la planète sans oublier les plus pauvres, préoccupation qui sera au cœur de cette journée mondiale du refus
de la misère. Sans oublier celle de l’effectivité des droits pour tous, au logement, à l’emploi, à l’éducation.
Interview issue de la revue POUR n°227, octobre 2020; à lire ici!