Penny Clarke, Secrétaire Générale adjointe de la fédération européenne des Services publics (EPSU) et Florindo Oliverio, représentant de l’organisation syndicale CGIL Fonction publique de Lombardie


L’avenir des services publics en Europe est plus que d’actualité, alors qu’ils se retrouvent confrontés aux accords de libre échange.
Un sujet que la FSU a pris à bras-le-corps, notamment en organisant une table ronde lors de son dernier conseil délibératif national le 17 mai dernier.
Penny Clarke, Secrétaire Générale adjointe de la fédération européenne des Services publics (EPSU) et Florindo Oliverio, représentant de l’organisation syndicale CGIL Fonction publique de Lombardie ont ouvert cette table ronde en faisant état de leur expérience et des actions qu’ils mènent pour la défense des services publics. Après le vote en faveur du CETA par le Parlement européen, le 15 février 2017, les fédérations syndicales européennes ont exprimé des préoccupations communes concernant ce traité car tous les services publics pourront être touchés par l’ouverture au marché. En Table ronde Pour la défense des services publics en Europe outre, Penny Clarke ajoute que la plupart des pays de l’Union ne parlent plus de contributions sociales mais de charges sociales. En Italie, beaucoup de services publics tels que l’enfance, l’assistance, l’hygiène environnementale, sont déjà gérés, en partie, par un secteur privé social de coopération conduisant à une diminution constante du nombre de fonctionnaires et tirant vers le bas les salaires et droits de l’ensemble des agents, publics comme privés.
Les débats ont montré la nécessité d’un combat commun à l’échelle européenne. Mais pour cela, il faudra surmonter les difficultés liées aux spécificités nationales et au fait qu’en France en particulier, les initiatives européennes prennent peu d’ampleur.

Des atteintes sectorielles
Les établissements d’enseignement supérieur sont confrontés à la mise en concurrence depuis leur autonomie, ce qui interroge sur les initiatives à prendre devant la Commission européenne.
Dans un autre domaine, le vieillissement de la population pose le problème de la participation des services publics pour la prise en charge de la dépendance. Penny Clarke insiste sur la nécessité de mieux partager l’information entre syndicats nationaux et européens pour comprendre les problématiques propres à chaque pays. Mais elle rappelle aussi qu’il ne peut y avoir de stratégie européenne sans stratégie nationale. Florindo Oliverio insiste, lui, sur le combat commun à mener pour garantir un accès égal pour les citoyens, quelle que soit la structure de service public.
Pour lui, un chantier doit s’ouvrir sur les préoccupations nouvelles des agents des services publics qui ne sont pas tous fonctionnaires, mais en y associant la vision humaniste et les valeurs communes de la Fonction publique.